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« Pff., ils ont coupé les arbres », siffle atterré un habitué d’un café de la place Saint-Denis. Aujourd’hui, le 26 mars, cinq jours avant la théorique saison de nidification des oiseaux, les riverains et les riveraines ont assisté impuissant à l’abattage d’une grosse vingtaine de frênes et de tilleuls. Et, comme l’ajoute une passante : « Vingt ans, c’est un peu jeune pour finir en sciure. »
Depuis de longs mois, le comité a tout essayé pour les sauver, avant, pendant et après l’enquête publique. Il a même tenté d’introduire une interpellation de la dernière chance au conseil communal de la veille. « Tenté » est le bon terme, car elle a été recalée. La demande, déposée bien à temps à l’accueil de la Maison communale, a tardé une semaine pour arriver au service ad hoc. Elle était donc en retard pour être inscrite à l’ordre du jour de la séance. Ce refus relève d’une décision strictement bureaucratique, qui n’améliora certainement pas la confiance du comité et de ses nombreux sympathisants envers l’administration.
IEB insiste depuis longtemps pour que les arbres qui peuplent nos trottoirs et nos places soient désormais considérés comme des centralités, à partir desquelles se tracent les réaménagements de la ville. Les intentions urbanistiques, aussi vertueuses qu’elles soient sur papier, devraient toujours se construire à partir du « déjà-là » : des arbres, pour la plupart en pleine santé, et une population qui voulait les voir rester debout.