Inter-Environnement Bruxelles
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Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

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Démolition du Palais du Midi : encore 9 ans de travaux… au minimum !

12 février 2025

En plus de la construction d’un tunnel de métro reliant la station Toots Thielemans au tunnel existant de prémétro, la demande prévoit la démolition du Palais du Midi (sauf les façades) et la reconstruction du « gros œuvre fermé » (ou « casco » en jargon immobilier), c’est-à-dire les murs, la toiture et sa couverture, l’isolation, les portes et les châssis. Au total, la démolition visée concerne 29.976 m² d’équipements collectifs et 11.447 m² de commerces qui seront détruits. La reconstruction induira une perte de 15 % de la surface, la cour nord du Palais du Midi devant être remise à ciel ouvert.

Initialement, c’est un parc temporaire que la STIB se proposait d’aménager entre les façades préservées et étançonnées du Palais. Le projet soumis à l’enquête publique, on l’a dit, ne vise qu’une reconstruction du gros œuvre, même si la note explicative et ses visuels aguicheurs laissent entendre que l’opération prévoit des toitures végétalisées, des panneaux photovoltaïques, le réaménagement des commerces des pourtours du Palais du Midi, un terrain de basket, une crèche et, last but not least, une école maternelle.

C’est que les aménagements et l’affectation définitive des surfaces allouées dépendront d’une nouvelle procédure, à savoir la demande de permis que la Ville de Bruxelles, propriétaire du bâtiment, devrait déposer après l’étude programmatique pour le futur du Palais du Midi prévue en 2025 et 2026. Suite à un concours organisé par le BMA, récemment gagné (et discrètement annoncé sur les réseaux sociaux), c’est le bureau d’architecte 514NE, accompagné de Particitiz, Callida et M-gineers qui a été chargé d’envisager les futurs usages et affectations du bâtiment.

Alors que plusieurs candidats aux élections communales avaient fait de la relocalisation des usagers du Palais du Midi une condition préalable à sa démolition, rien à ce jour laisse penser que des solutions valables et pérennes aient été trouvées. En revanche, il n’aura pas fallu attendre le début de l’enquête publique pour que la Ville de Bruxelles calfeutre déjà les vitrines des commerces inoccupés.

La démolition-reconstruction du Palais du Midi, c’est l’éviction pure et simple des occupants, usagers et habitants du quartier. C’est d’abord en expulser ses clubs de sports et ses commerçants d’ici août 2025. C’est aussi laisser le temps faire son œuvre : laisser pourrir les situations individuelles prises en étau d’une prédation foncière qui n’assume même pas le coût réel de son opération de façadisme – ni le coût financier, puisque les deniers viennent de la Région.

Noyés dans les 647 pages de l’étude d’incidences, les riverains constateront que l’impact sur leur quartier n’est abordé qu’à partir de l’état actuel du chantier, pourtant lancé il y a presque cinq ans. Ces mêmes riverains se perdront dans les méandres techniques qui retracent la saga du métro 3 à Stalingrad, et il ne leur restera qu’à se raccrocher au design stérile des visuels anticipant la situation d’un Palais du Midi reconstruit. Des anticipations où les surfaces commerciales sont reconstruites dans le but d’être appropriables et modulables à l’envie (jusqu’à 2500 m²) – une aubaine potentielle pour tous ceux qui sont déjà à l’œuvre dans d’autres pôles « réactivés » du Pentagone et de la première couronne [1].

Laissera-t-on la STIB et la Ville de Bruxelles vider les quartiers populaires du Pentagone et aseptiser ses espaces publics pour offrir – « attractivité » oblige – une page blanche aux promoteurs et bétonneurs ?

Pour s’informer sur le dossier et comprendre comme réagir durant l’enquête publique, IEB organise des séances d’informations :

  • Jeudi 20/02 à 18h30 au Delice Coffee, 49 avenue de Stalingrad
  • Samedi 22/02 à 15h00 au Delice Coffee, 49 avenue de Stalingrad
  • Jeudi 06/03 à 18h30 au CBAI, 24 avenue de Stalingrad

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« Lake Side », la spéculation bat son plein à Tours et Taxis

5 février 2025

Vendu par la Région bruxelloise au promoteur Nextensa pour une bouchée de pain en 2001, le site de Tour et Taxis a déjà fait l’objet d’une première phase d’urbanisation comprenant notamment la rénovation de la Gare Maritime et le projet « Park Lane ». Ce 05 février commence l’enquête publique sur la nouvelle phase de développement qui prévoit la construction de 16 bâtiments, plusieurs tours dont une de 127 mètres de haut, abritant près de 800 appartements, du co-living, des commerces, un peu d’équipement et des bureaux pour Proximus. Le projet est rendu possible par un PPAS adopté en 2017 par la Ville de Bruxelles qui avait jeté aux oubliettes tant les revendications des habitant.es que les orientations d’un Schéma Directeur préalable visant à répondre aux besoins du quartier en prévoyant la création de 20 % de logement social, la création d’équipements publics répondant aux carences bien identifiées du quartier Maritime, des espaces de formations professionnelles, des activités productives … Ce ne sont pas les 61 logements sociaux annoncés par le promoteur en amont de l’enquête publique (et qui à notre connaissance n’ont fait l’objet d’aucun accord politique) qui modifieront le caractère purement spéculatif du projet qui s’adressent avant tout aux investisseurs.

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Démolition du Palais du Midi : bientôt l’enquête publique ?

29 janvier 2025

Le 16 janvier, suite à un recours introduit par IEB, l’ARAU et soutenu par des habitants et commerçants de Stalingrad, la Cour constitutionnelle annulait l’ordonnance « Fast track » dont l’objectif était d’accélérer la démolition du Palais du Midi.

Si la Cour estime que l’instauration d’un régime spécifique pour démolir le Palais du Midi est inconstitutionnelle, elle a cependant décidé de maintenir les effets de l’ordonnance, du fait « des lourdes conséquences de l’arrêt du chantier sur l’espace public local et sur la mobilité ». Pourtant, c’est bien la poursuite du chantier qui serait lourde de conséquences pour le quartier : la démolition du Palais du Midi (et sa reconstruction), certes, mais également la construction d’un bout de tunnel sous un important réseau de collecteurs d’égouts au niveau de la petite ceinture.

La STIB n’a pas attendu très longtemps pour relancer la machine : le lendemain de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, l’opérateur déposait le dossier de demande de permis, comme l’indique la plateforme régionale Openpermits.

Rappelons qu’à l’heure d’écrire ces lignes, la relocalisation des clubs de sport et des commerçants du Palais du Midi n’est absolument pas assurée [2], sans oublier que la poursuite de la partie nord du Métro 3 devrait impliquer de couper une partie du trafic ferroviaire à la Gare du Nord [3] - une intervention risquée pour laquelle aucun permis n’a encore été délivré.

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Avis négatif sous forme d’avis favorable pour la salle de sport temporaire du site Vander Putten

29 janvier 2025

La commission de concertation du 07 janvier dernier a débouché sur un avis favorable assorti de lourdes conditions pour la salle de sport temporaire prévue sur le site Vander Putten devant accueillir une partie des clubs sportifs du Palais du Midi. Ce projet de la Régie foncière à dix millions d’euros devait voir le jour sur des parcelles dévolues à la création de logements sociaux ainsi qu’au futur parc de la Sennette, sans que cela soit mentionné nulle part dans les documents mis à l’enquête. En plus de l’abattage de 30 arbres, la localisation de cette salle en préfabriqué était la plus défavorable possible en ce qui concerne les nuisances pour les riverains de la rue de la Bougie. Si la Régie foncière de la Ville de Bruxelles a pu exprimer clairement en commission que « le logement social n’est plus la priorité » (de fait, on attend sa réalisation depuis 2010), les représentants régionaux en ont décidé autrement puisqu’ils demandent : « de revoir l’implantation de la salle de sport afin qu’elle soit le moins préjudiciable possible pour les riverains et qu’elle soit conforme au projet de PAD » qui prévoit les logements. Un appel du pied pour accélérer la construction sur le site d’une salle définitive devant prendre place à front du boulevard de l’Abattoir. À noter que le déménagement des clubs d’arts martiaux qui devait prendre place dans un bâtiment des poissonniers est également compromis, car le contrat de bail, qui n’est pas encore signé, serait illégal.

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Un "parc habité" en zone inondable à haute valeur écologique

15 janvier 2025

Situé rue Neerveld, 31 à 79 à Woluwe-Saint-Lambert, le projet a pour objet la démolition de 17 maisons et la construction d’un nouveau quartier de logements de standing, un «  parc habité  », sur une superficie de plus de 3000 m². Outre que le projet ne répond pas à l’urgente nécessité de logements abordables pour les Bruxellois·es, le permis mixte a été mis à l’enquête publique à la veille des congés de Noël et nouvel l’an. Le promoteur, Urbicoon, a donc laissé peu de temps aux habitant·es, collectifs et associations pour se mobiliser et lire la somme imposante des documents de la demande. Or ce projet prévoit la construction d’un ensemble de 12 bâtiments, pour un total de 192 logements (environ 423 habitant·es) et de deux niveaux de sous-sols rassemblant des caves, des locaux techniques, 138 emplacements de parkings pour voitures et 262 emplacements pour des vélos. Il implique de facto l’assèchement de nappes phréatiques (à 4m et 8m de profondeur sur la parcelle) et l’imperméabilisation d’une partie de l’îlot à un jet de pierre de la Woluwe (rivière dont le parcours se confond avec le boulevard éponyme), dans une zone sujette aux inondations. Malgré les noues et citernes prévues (42m³), le système d’infiltration naturelle actuel sera perturbé, les tests d’infiltration en profondeur montrent des capacités insuffisantes, nécessitant un rejet très important vers l’égout. L’abattage de 31 arbres à hautes tiges et la plantation de 95 arbres jeunes arbres ne compensera pas la retenue des eaux effectuée par les arbres matures et détruira l’écosystème actuel qui témoigne par ailleurs du riche passé agricole de la commune. Deux fermes seront détruites dont une datant du XVIIIᵉ siècle.