Balle au Bempt
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18 juin 2024 • Cataline Sénéchal
Depuis son retour en première division et son accession aux championnats internationaux, la Royale Union saint-gilloise est à l’étroit dans son stade Marien quasi centenaire. Le club cherche à construire un stade flambant neuf et vise un terrain public, le Bempt.
Le Bempt, c’est une étrange plaine verte piquée d’arbres et entrecoupée de terrains de sports. Le panorama est étonnant, avec la tour d’une centrale électrique, parfois confondue avec un incinérateur, la proximité d’Audi et le ring en arrière-fond. De l’autre côté de la chaussée de Neerstalle, la ville résidentielle grimpe la pente douce de la vallée du Geleytsbeek. Le parc déborde d’activités, tout en conservant une apparente quiétude. Des familles le découvrent lors d’un après-midi d’anniversaire au Petit train à vapeur de Forest. Les cyclistes le traversent en suivant les méandres de la promenade verte. Près de 2 000 personnes s’y entraînent chaque semaine, en fin de journée et le week-end, sous les couleurs de nombreux clubs de foot et d’une équipe de rugby. Mais, point d’élite, ici, juste du sport amateur. Et bien entendu, aux beaux jours, le bas de Forest s’y donne rendez-vous pour y tendre des couvertures colorées pour de longues séances de pique-nique en bordure d’étang. La commune y a également installé une école et un hall omnisport, une plaine de jeux, un verger expérimental et y soutient une association de jeunesse.
Depuis 1926, le Marien, stade communal de la Royale Union saint-gilloise (RUSG ou Union) est incrusté dans une dépression du vénérable parc forestier Duden, une ramification de la forêt de Soignes, jadis propriété de l’opulente abbaye de Forest. Suite au démembrement de l’abbaye, il passe de main en main au XIXe siècle pour échoir dans celles d’un riche négociant (Duden) qui le lègue au roi Léopold II à condition d’en faire un parc. Aujourd’hui, propriété de la Donation royale, il est classé depuis une cinquantaine d’années et géré par Bruxelles Environnement.
Le Bempt faisait également partie du domaine des moniales forestoises. Il signifie « prairie humide » et était dévolu à l’élevage. Le parc actuel est une des très rares traces d’un paysage qui s’étendait sur la plaine alluviale de la Senne, entre Hal et les murs de la ville de Bruxelles. Il est arrosé par le Zandbeek (disparu) et le Geleytsbeek (voûté). Au XIXe siècle, la prairie humide devient maraîchère et le reste jusqu’à la fin des années 70 : des parcelles de taille moyenne y sont alors exploitées pour nourrir Bruxelles et ses alentours. Les fermes Michiels (classée) et Dequanter (en demande de classement) témoignent de cette activité [1].
Près de 2 000 personnes s’y entraînent chaque semaine. Ici, point d’élite, juste du sport amateur.
Le bempt, terre disputée
Toutefois, la zone agricole a été progressivement grignotée d’année en année par des autorités publiques et des promoteurs privés. Ainsi, courant des années 70, une étrange soucoupe volante a cru pouvoir y atterrir : c’était l’échangeur de Drogenbos. Le ring devait le traverser pour rejoindre ensuite Uccle. Grâce à une large mobilisation des comités de quartier, il n’en sera rien, l’échangeur est remisé au placard des travaux inutiles [2].
Vers le milieu des années 80, l’espace est divisé en parc, terrains de sport, zones de traitement des déchets et zoning industriel. Dix ans plus tard, le quartier se mobilise encore avec succès contre un incinérateur que la Flandre voulait installer sur son enclave drogenbossoise [3]…
Mais un autre projet gigantesque plane désormais sur le Bempt : la Royal Union Saint Gilloise voudrait y installer son nouveau stade. Un collectif citoyen se constitue, se mobilise et se baptise Bempt vert.
Un nouveau stade ? Mais pourquoi donc ? L’histoire du club n’est-elle pas complètement imbriquée dans celle de son stade mythique et son parc remarquable ?
Les jours de match, les cris unionistes s’entendent dans toute la vallée.
L’union et le parc Duden
« Bruxelles, ma ville, je t’aime. Je porte ton emblème, tes couleurs dans mon cœur. Et quand vient le week-end au parc Duden, je chante pour ton club. Allez l’Union ! Oooh… » Ce premier couplet d’un des chants unionistes les plus populaires s’entend lors des balades dominicales au parc Duden. Qu’il pleuve, qu’il vente, il est entonné par des supporters fidèles, même du temps où le gris du béton des tribunes dominait sur le jaune et le bleu des drapeaux, maillots, écharpes et bonnets. L’atmosphère particulière du stade Marien, par son inscription dans son magnifique parc paysager, participe assurément de l’attachement des supporters historiques pour leur club… Après des débuts glorieux, le club a décliné dans l’après-guerre et va longtemps stagner en deuxième division provinciale. Et puis, comme si la zwanze avait enfin le pouvoir d’éloigner la drache, en 2018, le club fait sa remontada. Il grimpe en division 1B, s’impose, et passe en division 1A en 2021. Dorénavant, les jours de match, les chants et les cris unionistes s’entendent dans toute la vallée et se mêlent aux concerts des grenouilles du marais Wiels.
Une victoire joyeusement encombrante
Ce club d’allure familiale se frotte désormais aux équipes les plus cotées des championnats belges et européens.Les 8 500 places du stade affichent sold out. Trouver une entrée sans abonnement annuel relève d’ailleurs de l’exploit. Bien évidemment, le regain de popularité du club perturbe la vie des riverains. La troisième mi-temps se joue à même la chaussée de Bruxelles, transformée pour l’occasion en bar de rue. L’accession en D1A catégorise automatiquement les rencontres comme « événement à risque ». Cinq ou six cordons policiers se déploient donc sur les rues adjacentes, et ceci à charge d’une zone de police Midi (Saint-Gilles, Forest, Anderlecht) qui peine déjà à engager des effectifs en suffisance, pour des prestations par ailleurs coûteuses en heures supplémentaires. Tout cela pèse lourdement sur les finances publiques déficitaires de la Commune de Forest, qui est également chargée du nettoyage des abords du Marien. Ces frais supplémentaires ne sont qu’en partie compensés par une taxe au club organisateur de l’événement (11 625 euros par match).
Un club qui pourrait amener ses investisseurs bien plus haut
Le succès de l’Union doit beaucoup aux investissements financiers de ses nouveaux propriétaires. Le club a été racheté en 2018 par Alex Muzio et Tony Bloom. Ce dernier, également propriétaire du club anglais de Brighton, est un fin mathématicien qui doit sa fortune à ses victoires au poker professionnel et à des agences de conseil en paris sportifs (SA Starlizard). L’Union avait certes un beau potentiel, mais ne serait certainement pas parvenue si haut aujourd’hui sans l’achat de joueurs mieux classés et des programmes d’entraînement de haut niveau [4].
Depuis 2022, le stade Marien n’est plus au goût des dirigeants. Le tunnel qui mène à la pelouse est étroit et bas de plafond. Dans les vestiaires, point de cabines en bois verni chic. Les locaux de la presse sont remisés à la soupente du toit de la tribune. Avec ses 8 500 places, le ticketting « grand public » fonctionne à bas régime. Plus encore, le stade ne comporte qu’un petit salon VIP. Or, les clubs de prestige s’assurent de belles rentrées en proposant des loges VIP – parfois à l’année – à des sponsors qui apprécient le décor inspirant des dieux du stade pour discuter contrats et investissements. Si les matchs du championnat belge, la Jupiler League, peuvent encore se dérouler dans l’enceinte historique, pour les Europa ou Conférence ligues, l’Union européenne des associations de football (UEFA) est intraitable. Et l’Union doit donc concourir dans les 22 500 places du Lotto Parc. À la gêne des supporters d’occuper les murs du grand rival s’ajoute la note salée de la location : le club anderlechtois demanderait 150 000 euros par match…
Par conséquent, ses actuels dirigeants souhaitent en ériger un tout neuf, qu’ils financeraient eux-mêmes et qui deviendrait leur propriété exclusive. Toutes de bois vêtues, ses tribunes couvertes compteraient 15 000 places, pourraient accueillir loges VIP, restaurant et buvettes. Pour cela, l’Union vise une parcelle de 37 000 mètres carrés située sur un morceau conséquent d’un terrain public forestois, le parc du Bempt. La zone convoitée n’est pas vide : elle accueille des services communaux (une friche servant de dépôt, une serre), une quinzaine d’engins de fitness en plein air, un terrain de foot, et mordrait sur la pelouse du club de Rugby.
Pour les Europa ou Conférence ligues, l’UEFA est intraitable : l’Union doit concourir dans les 22 500 places du Lotto Parc.
La région veille au stade
En février 2023, l’actuelle majorité communale forestoise (PS-Ecolo) rechigne et finalement refuse l’offre d’achat du terrain (3,5 millions d’euros). A contrario, la Région, autorité délivrant le permis d’urbanisme, semble plutôt favorable à la construction du stade et à sa localisation sur le Bempt.
Ainsi, début 2023, Pascal Smet, l’ancien secrétaire d’État à l’Urbanisme (Vooruit), s’appuyant notamment sur une étude commandée à Perspective, l’agence de développement territorial de la Région bruxelloise déclare dans la presse : « L’étude de Perspective a constaté que c’était la meilleure piste. Sinon, le club doit quitter Bruxelles. Les supporters de l’Union et moi-même trouveront cela très regrettable [5]. » Pourtant, l’étude n’est pas aussi affirmative et se prête à plusieurs lectures. L’organisme public régional indique en préambule qu’elle « se limite également aux sites déjà repérés par la RUSG [le Marien, le Berthelson – stade forestois dédié à l’athlétisme – et le Bempt, NDLR] » et poursuit en affirmant qu’un « screening des éventuels sites alternatifs n’a pas fait l’objet de cette analyse à ce stade [6] ». Elle conclut également que « le développement d’un futur stade moderne pour la RUSG impacterait l’équilibre actuel et serait l’occasion de se poser la question de la mutualisation à différentes échelles et avec plusieurs clubs [7] ».
À l’automne 2023, l’actuelle secrétaire d’État à l’Urbanisme Ans Persoons (Vooruit) soutient l’organisation d’un concours d’architecture lancé conjointement avec le service régional du maître architecte concernant « l’intégration du nouveau stade dans son environnement urbain ». Elle commente qu’il « s’agit d’un dossier exemplaire et d’un signal que les grands projets sportifs ont leur place en Région de Bruxelles-Capitale [8] ».
Fin avril 2024, la communication connaît un coup d’accélérateur en enterrant la mise aux normes UEFA du Marien sous prétexte que son passage à 15 000 places est impossible. La conférence de presse de la secrétaire d’État se base sur une analyse menée cette fois par Urban mais non publiée sur le site de l’organisme public. Nous avons pu nous procurer ce texte qui ne comporte qu’une quinzaine de pages et qui s’intitule « Extension du stade Marien à Forest : analyse urbanistique et patrimoniale ». Urban y étudie une extension à trois jauges : 8 000, 12 000 et 15 000 places. Elle rapporte l’avis du Maître architecte qui se concentre sur le scénario le plus maximaliste avec des tribunes entièrement couvertes grimpant à plus de 20 mètres, un changement d’orientation du terrain et la construction d’espaces VIP et de parking. Malheureusement, elle n’approfondit pas les deux autres scénarios.
Or, l’UEFA se contenterait d’un stade de 8 000 places pour organiser ses compétitions internationales. Aussi l’analyse gagnerait-elle en pertinence en étudiant la solution intermédiaire, à savoir une extension à 12 000 places.
Le stade Marien
Construit pour l’Union en 1926, durant sa période de gloire, le Marien pouvait accueillir jusqu’à 45 000 supporters (place debout). Comme l’ensemble du parc attenant, le sol appartient à la Donation royale qui permet à la commune de Saint-Gilles d’occuper le stade, via un bail emphytéotique renouvelé en 2017. Saint-Gilles offre l’usage exclusif à un seul club via une convention décennale. Fixée par la commune en 2018, juste avant la chevauchée fantastique de l’outsider, la contrepartie financière s’organise par match joué sur place (10 000 euros en D1A, 5 000 en D1B). Elle prend fin en 2028. Les supporters unionistes occupent la tribune Est (4 500 debout, non couverte), la tribune couverte ouest (2 200 assis) et la tribune sud (2 200 assis, non couverte). Les visiteurs s’installent dans la tribune sud (1 000 assis, non couverte). Les afficionad@s de l’équipe adverse se pressent dans les 1 000 places de la tribune nord. La façade et la buvette (Club House) sont classées depuis 2010. Cette protection ne porte pas sur les tribunes, ni sur le terrain. Le Plan régional d’affectation du sol (PRAS) affecte la parcelle à des activités de sports et loisirs en plein air. Elle dépasse de plusieurs mètres l’emprise actuelle de l’infrastructure. Le parc forestier est classé. L’équipe, bien qu’identifiée culturellement comme saint-gilloise, joue sur le territoire de la commune de Forest. C’est à cette dernière que revient la charge d’assurer – notamment – la propreté publique aux abords du stade. La responsabilité policière échoit à la zone de police Midi (Anderlecht – Forest – Saint-Gilles).
Prendre la balle au Bempt
Pour le club, les intérêts stratégique et financiers paraissent indiscutables. Mais que gagnerait-on à faire atterrir un stade sur le Bempt ?
Derrière ce « on » s’agrègent ce qui y fait société actuellement : la population locale, les clubs sportifs et associatifs, l’école, les services communaux, les potagers, les entreprises et aussi la société du vivant en général, qu’elle soit humaine, animale ou végétale.
Il est certain que le vénérable parc Duden et ses alentours seraient plus paisibles sans des milliers de supporters très en voix. Mais leur déménagement ne ferait que déplacer les nuisances d’un quartier à un autre. La chaussée de Neerstale et ses rues adjacentes sont pareillement très peuplées. Préserver le Bempt, c’est aussi prendre soin d’un paysage et de sa ferme classée qui ont nourri Bruxelles. Par ailleurs, le bas de Forest nécessite des zones de respiration et de perméabilité car même si les anciens ruisseaux ne font plus qu’affleurer la surface du sol, l’eau visite encore les caves du quartier. Le stade prendrait également place sur une friche. Des étudiants de l’Université libre de Bruxelles (ULB) en assurent l’évaluation biologique, mais une simple promenade permet déjà de reconnaître des biotopes diversifiés où la vie animale et végétale s’épanouit : un marécage, des talus, un large bosquet et une zone caillouteuse.
Certes, les supporters seraient sans doute très heureux de pouvoir profiter de tribunes, buvettes et toilettes flambant neuves. Toutefois, certains craignent la perte de l’identité populaire du club en cas de déménagement vers une enceinte ultra moderne. Une étude, en cours, réalisée par l’Université Saint-Louis, sur base d’une consultation ciblée vers les supporters, montre des opinions mitigées. En effet, si 53 % des répondant·es sont favorables à un nouveau stade au Bempt, plus encore, 68 % préfèrent une extension du Marien [9].
Par ailleurs, on peut sérieusement s’interroger sur la privatisation d’un foncier public pour vingt-cinq jours de match par an. L’équipe première masculine de la RUSG évolue désormais dans le champ sportif de haut niveau très marchandisé. Ne serait-il pas préférable de réserver ce terran à un service répondant à une réelle demande sociale, par exemple, une piscine [10]. ? De plus, d’aucuns s’interrogent sur l’amortissement d’un investissement qui pourrait s’élever à une centaine de millions d’euros. Une augmentation de la jauge et des places VIP suffiront-t-elles ? Le club n’est pas très clair sur les autres activités qui pourraient s’y dérouler.
Sans nouveau stade, l’Union devrait-elle quitter Bruxelles ? Plusieurs chercheurs et enseignants universitaires pensent qu’une adaptation du Marien sans abîmer le parc Duden est envisageable, à condition d’approfondir la réflexion urbanistique et architecturale. Récemment, en partenariat avec la Boutique des sciences [11], des enseignants et des étudiants de la Cambre Horta se sont emparés du sujet. Des ingénieurs architectes vont poursuivre le travail dès septembre. Le club et les pouvoirs publics gagneraient vraiment à consulter leur travail, tout comme ils gagneraient à investiguer auprès d’autres stades peu utilisés ou vers des espaces industriels désaffectés.
Mais, plus encore, l’installation d’une infrastructure d’une telle ampleur nécessite l’ouverture d’un large débat public. Or, jusqu’à présent, la majorité des discussions s’est déroulée en chambre. Le collectif Bempt vert craint un dépôt de permis en juin, juste avant les élections, et tempête contre la non-diffusion des études déjà réalisées : « Malgré nos demandes répétées, les études de mobilité et d’environnement ne sont toujours pas publiques. Les soi-disant études du Marien restent aussi enfermées à double tour, ce qui empêche toute analyse externe par des experts en urbanisme et architecture [12]. » Les pouvoirs publics et le club gagneraient à se rappeler que, tout comme le succès de la RUSG doit beaucoup à l’engouement de ses supporters, Bruxelles doit beaucoup à la participation de ses habitant·es.
Depuis plus de cinquante ans, des mobilisations citoyennes tentent de protéger la large prairie humide de sa colonisation par des affectations qui gênent ailleurs : un échangeur autoroutier dans les années 70, un incinérateur du Brabant flamand dans les années 90. Elle a déjà dû concéder de sa surface à un bras du ring, à deux déchetteries et à l’asphalte du parking d’Audi. Mais elle tient bon.
On peut sérieusement s’interroger sur la privatisation d’un foncier public pour vingt-cinq jours de match par an.
Des normes et du foot
La capacité théorique du Marien est de 9 500 places dont 1 000 sont non utilisables pour des raisons de sécurité : 800 sièges de la tribune visiteurs sont bâchés pour faire tampon avec la populaire et bruyante tribune Est. Le stade Marien peut accueillir le championnat belge, mais il a reçu un carton rouge pour les matchs des Ligues européennes par L’Union européenne de football (UEFA). Pourquoi ? Essentiellement pour des raisons de sécurité et de confort des spectateurices : les couloirs de circulation du public, les sanitaires. Les espaces presse sont également peu conformes, tout comme les places VIP, qui devraient être élevées au nombre de 500 minimum (100 actuellement). Par contre, la jauge n’est pas directement concernée. Même rabattue à 8 000 places, l’infrastructure pourrait être labellisée « UEFA catégorie 4 », pour autant que sa structure et ses locaux répondent aux normes de confort et de sécurité de l’instance internationale. Plusieurs stades ont demandé et obtenu des dérogations pour conserver leurs tribunes debout et non couvertes. Pour une description complète des normes, voir le site de l’UEFA [Dont ici : https://documents.uefa.com /r/Reglement-de-l-UEFA-Europa-ConferenceLeague-2023/24/IV-Infrastructures-des-stadesOnline].
Certes, un grand stade tout neuf installé à l’entrée de Bruxelles correspondrait davantage à l’imaginaire événementiel et touristique tant chéri par la Région. Mais, à part un gain d’attractivité in fine peu porteur d’acquis sociaux et environnementaux pour ceux et celles qui vivent à Bruxelles, qu’y gagnerions-nous collectivement ?
L’installation d’une infrastructure d’une telle ampleur nécessite l’ouverture d’un large débat public.
[1] Le Cercle d’histoire de Forest a déposé une demande de classement pour la ferme Dequanter en 2023, poussé par la crainte de la voir détruite pour faire place à un immeuble de logements privés. Lire notamment « Le Bempt massacré », Promenades forestoises, 2012 [en ligne].
[2] Voir l’hilarante émission « Les travaux inutiles » consacrée au sujet, disponible sur Auvio.
[3] C. SÉNÉCHAL « Il faut bien en faire quelque chose, la gestion des déchets à Bruxelles », étude IEB, 2023 [en ligne].
[4] L’effectif saint-gillois s’exerce non plus sur les terrains conventionnés entre les communes et le club à Bruxelles (Marien, Barça, Berthelson, Bempt), mais à T’sas, un centre sportif privé à Lierre (Anvers).
[5] Perspective, « Nouveau stade Royal Union Saint-Gilloise« , analyse AFOM, Task Force Équipements, janvier 2022. p. 3.
[6] Perspective, op.cit., p. 3.
[7] Perspective, op.cit., p. 11.
[8] BMA « Concours d’architecture pour le nouveau stade de l’Union saint-gilloise », 2023 et Administration régionale bruxelloise « Concours d’architecture pour le nouveau stade de l’Union saint-gilloise », 2023.
[9] Enquête sur les positions des supporters de l’Union Saint-Gilloise sur le projet d’un nouveau stade pour leur club, du 15 mai 2023 au 5 juillet 2023 [en ligne]. La présentation des résultats est téléchargeable sur le site du Crespo. Les auteurs précisent que « l’enquête également destinée à être menée aussi auprès vdes riverains et usagers des espaces du stade Marien et du Bempt, qu’il s’agit moins un sondage de type référendum que d’une première étape destinée à repérer différents profils d’opinion (position & argumentaire) et que l’enquête en ligne est destinée à être prolongée par des entretiens semi-directifs auprès des répondant·es qui l’acceptent ».
[10] Lire Et moi, je veux nager !
[11] Logée à l’ULB, la Boutique des Sciences est un lieu ouvert aux acteurs et actrices du territoire de la région de Bruxelles-Capitale pour adresser leurs questionnements et problématiques à la communauté universitaire (étudiant·es, enseignant·es, chercheur·es…). Elle s’adresse prioritairement aux organisations qui ont peu ou pas de moyens financiers. L’équipe aide à traduire leur « demande sociale » en questions de recherche, qui sont ensuite confiées à la communauté universitaire.
[12] Bempt vert, « Refuser les ultimatums de l’Union, ouvrir le débat public », Communiqué de presse, 19.04.24.