Le quartier joue son rôle de tremplin social

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29 août 2017

Témoignages.

Les commerçants sont présents dans le quartier à toute heure, sont visibles, accessibles. ils transmettent des informations, des colis, dépannent. On peut s’y arrêter, y trouver un accueil, le temps de prendre un café ou même si l’on ne consomme pas. Le nombre de clients qui stationnent devant un même café pendant plusieurs heures est notoire particulière-ment les jours de froid ou de pluie.

« On se dit ‘bonjour’. Des fois avec mon marchand, avec la personne qui vend ici l’alimentation, le postier passe par là, il prend le colis, il vient : ‘il y a un colis pour toi’, ‘y a une telle personne qui est passée, j’ai dit que t’étais pas là…’ »

Mère belge de 35 ans avec 5 enfants

« Moi je suis ici depuis 17 ans mais pas à ce poste là, j’ai toujours été au marché mais j’ai débuté comme balayeur et maintenant je suis à ce poste. »

Homme belge d’origine marocaine
travaillant au marché des abattoirs
et ayant vécu 20 ans à Heyvaert avant
de s’installer à la périphérie de Bruxelles

« De temps en temps, il y a des commerçants qui viennent aussi boire un café, parce que bon, ils ont des bons cafés, voilà quoi. Et en plus il est pas loin du marché quoi. Bah oui, on n’est pas robots quoi. Quand la température elle est en négatif vers des moins 5, moins 10 degrés et vas-y pour tenir le coup. On a besoin d’un petit café, d’un petit remontant. »

Homme belge d’origine marocaine
de 56 ans travaillant au marché des abattoirs

« J’envisage de faire une belle affaire. J’envisage de rester pour plusieurs raisons, d’abord parce que j’ai une boutique ici, parce que je suis propriétaire de la boutique, du local et de tout le bâtiment depuis cinq ans… Je veux rester dans le quartier parce que tous nos frères africains sont ici et qu’ils cherchent leur pain sur la rue Heyvaert. En fin de journée, quand ils terminent leur journée, ils viennent prendre leur verre ici et moi j’envisage de finir le sous-sol pour qu’ils puissent tranquillement prendre leur verre sans pour autant déranger les voisins. »

Homme belge d’origine congolaise,
40 ans, commerçant à Heyvaert

L’activité économique intense se complète d’une offre alimentaire diversifiée et bon marché. Boucheries, épiceries, marché des abattoirs où l’on trouve produits de tous horizons et frais à prix bas.

« Je suis ici comme j’étais au Brésil, je me ravitaille en fruits exotiques, les avocats, les papayes, tout ce que j’aime bien, les fruits. On a le marché en face. C’est vrai que c’est beaucoup de bruit mais de là où j’habite, je n’entends rien, l’immeuble est bien isolé et en face quand je descends, je trouve tout ce dont j’ai besoin pour manger, je sors, je marche cinq minutes d’ici. »

Brésilienne de 44 ans, locataire
à Heyvaert depuis 12 ans

Beaucoup de commerces étant tenus par des migrants, ces derniers savent qu’ils y trouveront les produits répondant à leur goût et culture alimentaire : viande hallal, abats, viandes fumées, chèvre prisée des noirs africains et charcuterie porcine est-européenne.

« Il y a tout ici, ça c’est aussi le point positif. Surtout pour nous, parce que moi je suis musulmane, il me faut du hallal, ici il y a tout ce qu’il faut. Donc ça c’est bien. C’est vraiment le point positif. C’est vrai que je connais les commerçants, à force d’y aller à chaque fois, c’est lié. Et ça reste assez tard, même jusqu’à 10 heures du soir. »

Marocaine de 34 ans, locataire
à Heyvaert depuis 2 ans