40 ans d’IEB des caddies et des hommes

https://www.ieb.be/21084
15 octobre 2014

Tout au long de l’année 2014, à l’occasion des 40 ans d’Inter-Environnement Bruxelles, chaque numéro de votre Bruxelles en mouvements s’est ouvert sur un coup d’œil dans le rétroviseur, en lien avec le sujet abordé dans le dossier principal. Une manière pour nous de montrer comment, au fil du temps, s’articulent, s’interpénètrent ou s’entrechoquent les politiques publiques et les revendications d’IEB, d’associations sœurs et autres comités d’habitants sur les enjeux prégnants liés au développement de la ville : mobilité, logement, espace public,...

Les choses évoluent certes mais ne vont pas toujours là où on l’aurait imaginé. La création de la Région n’a pas toujours permis la restauration de l’équilibre voulu entre, d’une part, les pressions exogènes liées à la fonction supralocale du territoire bruxellois et, d’autre part, une politique de la ville pensée par et pour ses habitants à commencer par les plus fragiles socio-économiquement.

Ce numéro portant sur les projets d’implantation de nouveaux centres commerciaux, sans échapper à la règle du rétroviseur, peut partir du constat que sans être totalement absente, la question du commerce dans la ville était peu traitée par les groupes militants urbains. Si les centres commerciaux modifient le paysage urbain depuis 50 ans, le mot « commerce » n’apparaît pas une seule fois dans la Charte d’IEB. Il est vrai que malgré une érosion lente du commerce de proximité, le tissu urbain restait un territoire majeur d’accueil des petites structures indépendantes résistant relativement bien à l’envahissement des grandes enseignes. Le dernier centre commercial voyait le jour dans le nord de Bruxelles avec le Basilix en 1984. Le Plan régional de développement de 2002 adoptait comme mot d’ordre la préservation et revitalisation du petit commerce et des noyaux commerçants existants. Ce n’est donc que tout récemment que le territoire bruxellois, et sa périphérie immédiate, doivent faire face à une surenchère de nouvelles surfaces commerciales ainsi qu’à trois grands projets de centres commerciaux. La déliquescence du marché du bureau n’y est pas étrangère, ni les nouvelles politiques de marketing urbain. La déferlante récente du phénomène et les nuisances prévisibles dont elle est porteuse explique probablement le réveil soudain de la société civile sur cette question.

Mais nous profitons également de l’occasion pour vous annoncer que le prochain numéro du journal, le dernier de l’année, sera lui entièrement consacré à un regard rétrospectif sur notre structure en lien avec son environnement urbain et son évolution depuis sa création. Ce numéro spécial tentera de brosser un portrait large de l’évolution de notre ville au cours de ces 40 années. Il s’agira de mettre la lumière sur l’histoire de la fédération, ses questionnements, ses errances, ses repositionnements, ses interrogations pour l’avenir, en portant, par la même occasion, un regard critique sur la politique urbaine.