Plusieurs associations de première ou de deuxième ligne qui travaillent sur les questions du logement à Bruxelles ont organisé le 25 mai dernier le « Marathon du logement ». Ces associations réclament plus de logement public et surtout social, ainsi qu’un encadrement efficace des loyers.
La crise du logement qui sévit à Bruxelles est de plus en plus aiguë et l’échec des politiques régionales en la matière est patent. Les Bruxellois ont de plus en plus de difficulté à se loger dignement, les loyers prennent une part toujours plus critique de leurs revenus. Un phénomène qui va encore s’amplifier si des mesures urgentes ne sont pas prises. Les manifestants exigent une réelle maîtrise du foncier public, qui est en train de tomber progressivement dans les mains du privé.
Une dynamique collective s’est enclenchée autour de la manifestation, notamment à l’occasion de trois week-ends d’ateliers ouverts. Les participants, venus de divers horizons, ont produit du contenu et du matériel original conférant à la manifestation un caractère indéniablement créatif. Entre 500 et 600 personnes ont participé à la manifestation et ont pu interpréter différents jeux de rôle qui montrent les obstacles que rencontrent les Bruxellois pour se loger.
Au même moment, le gouvernement bruxellois se réunissait en conclave à la mer du Nord. Il y a pris certaines décisions qui l’engagent bien au delà de la présente législature, comme un nouveau plan de construction de logements publics ou l’affectation au logement public d’une partie de certaines réserves foncières.
C’est mieux que rien, comme on dit, mais pour IEB à ce stade deux constats s’imposent :
1. Il n’y a toujours pas de consensus politique autour de la régulation des loyers du marché privé, alors que la proportion de propriétaires bailleurs bruxellois potentiellement touchés par une telle mesure est bien faible par rapport à la majorité des électeurs bruxellois directement victimes de la crise du logement.
2. Noyé sous le vocable de logement public à caractère social, le logement social locatif est en voie de marginalisation au profit du logement acquisitif principalement destiné aux classes moyennes.
Deux constatations lourdes de sens qui reviennent ni plus ni moins à faire le choix de laisser le marché immobilier « réguler » la question sociale en excluant de notre territoire les plus faibles, au lieu de les aider à s’émanciper.
Plus d’infos sur : www.woning-marathon-logement.be.