La réflexion autour de l’aménagement du site de Tour et Taxis a commencé fin des années 1980 avant l’abandon progressif des activités de stockage et de douane sur le site. En 2001, Tour et Taxis passe aux mains d’un promoteur privé. Région et Ville de Bruxelles ont du mal à s’entendre sur l’avenir du site et la Région lance en 2006 un schéma directeur visant à aboutir à un accord entre les différentes parties.
Un volet participatif, souvent cité en exemple, sera lancé en parallèle du processus qui s’étalera sur trois longues années. L’investissement des habitants du quartier sera considérable, mais au bout du compte la lassitude et l’essoufflement gagne la plupart d’entre eux. Pire, ils se retrouvent contraints dans une sorte de marchandage d’accepter le projet du promoteur en échange de quoi ils reçoivent la promesse de la création d’un grand parc ouvert sur le quartier. Non seulement le résultat final du schéma directeur s’avère décevant, mais il sera en outre battu en brèche par le promoteur qui introduit en 2007 une demande de permis unique pour l’ensemble du site. Le schéma directeur n’ayant aucune valeur contraignante, ce qui semblait issu d’un compromis entre l’intérêt du promoteur (une densification maximale du site) et l’intérêt commun (et donc celui des habitants du quartier, à savoir un grand espace vert, une ouverture du site, le renforcement des fonctions faibles de la ville : écoles, crèches, logements sociaux,...) se dilue encore un peu plus. Le rapport de force n’est pas égal et le promoteur met sur la table un projet qui rogne considérablement les faibles acquis des habitants.
Au final, le processus participatif mené en amont de l’enquête public à l’occasion du schéma directeur aura contribué à démobiliser la majeure partie des habitants du quartier.