La lettre d'IEB

En novembre dernier, une occupation militante prenait place dans l’ancien magasin de tissu Gotex à Biestebroeck, destiné, ainsi que les bâtiments qui l’entourent, à être détruits pour réaliser un projet immobilier d’envergure. Celui ci, baptisé Key West / A’RIve prévoit la construction de 524 logements privés, répartis pour l’essentiel sur deux tours. Les bâtiments ont été réoccupés vendredi dernier par un groupe de militant.e.s et habitant.e.s de Cureghem déterminé.e.s à bloquer le projet et à interpeller les pouvoirs publics sur la gentrification à l’œuvre dans ce quartier populaire. Ce projet illustre la densification spéculative dont tout le bassin de Biestebroeck fait l’objet. En annulant le PPAS et plusieurs permis, habitant.e.s et associations ont offert aux pouvoirs publics plusieurs occasions de donner une autre destinée à ce territoire unique à vocation productive mais ceux-ci rechignent à cadrer la promotion immobilière.

Écoutez l’émission radio qui le contextualise : radiopanik.org

Alors que la construction de la mégaprison d’Haren s’achève avec plus de 6 années de retard sur l’objectif initial, le prix de cette infrastructure payée avec l’argent public reste inconnu des citoyens et des députés. De même, il n’est pas du tout sûr que son exploitation, faisant l’objet d’un partenariat public-privé (PPP), soit une affaire pour l’État. Un rapport de la Cour des comptes de 2018 établit de nombreuses observations interpellantes à ce sujet.

En mars dernier, une résolution demandant un audit sur les PPP carcéraux a été déposée à la Chambre afin que la Cour des comptes puisse réaliser sa mission de vérification de bonne allocation des moyens publics.

Aux côtés d’autres acteur·trices de la société civile, IEB soutient cette demande.

Depuis la fin du mois de mars, pratiquer la mendicité avec des enfants âgés de moins de 16 ans est formellement interdit à Bruxelles-Ville. Pour la trentaine d’associations signant cette carte blanche, ceci est une mesure répressive de plus à l’égard des personnes qui mendient et n’est pas une réponse appropriée pour protéger les enfants. La mesure ne s’accompagne d’aucune politique d’aide sociale pour aider les familles à sortir de la mendicité.

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Uccle-Boitsfort : modification du PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) dans le cadre de la réaffectation du site de l’ancien hippodrome, situé en bordure de la forêt de Soignes, en un espace vert récréatif et éducatif d’envergure régionale. Dans ce contexte, le Gouvernement a adopté le 20 mai 2020 un arrêté ouvrant la procédure de modification partielle du PRAS en vue de permettre le réaménagement et l’extension du parking actuel (de 428 places à 535 places) sis chaussée de la Hulpe, 51 à Uccle. Cette modification vise à affecter le terrain de zone forestière en zone d’équipement d’intérêt collectif ou de service public, compatible avec un parking. En effet, cette modification partielle du PRAS concerne des terrains situés à moins de 60 mètres de la Zone Spéciale de Conservation (ZSC), communément appelée "Site Natura 2000". L’article 16 du PRAS prévoit que "les bois et forêts situés en zones forestières […] sont entourés d’une zone non aedificandi [non constructible], revêtement du sol compris. Elle s’étend sur une profondeur de 60 mètres à partir de la limite du bois ou de la forêt". Le parking existant et son réaménagement/extension contreviennent donc à cette prescription du PRAS. Cette modification du PRAS contourne la tenace mobilisation citoyenne autour de l’hippodrome mais également la décision du Conseil d’État jugeant qu’un parking n’a pas sa place en zone forestière.

Historique du dossier : ieb.be et natagora.be

La STIB fait une demande de permis pour créer une nouvelle ligne de tram en direction de Neder-Over-Hembeek, conformément à la volonté exprimée par la Ville de Bruxelles et la Région d’assurer un « nouveau mode de desserte plus capacitaire et structurant » qui relierait la station Rogier et l’Hôpital Militaire en passant notamment par Docks (pont Van Praet) et la place Peter Benoît.

Selon la note explicative jointe à la demande de permis, deux raisons justifient la création du tram 10 : l’enclavement de Neder-Over-Hembeek (essentiellement desservie par des lignes de bus) et sa croissance démographique, ainsi que la « nécessité d’isoler la ligne de tram 7 en déconnectant les autres lignes parcourant des tronçons de son trajet ». Aujourd’hui, en effet, les trams 3 et 7 empruntent le même tracé entre le pont Van Praet et l’esplanade du Heysel. Augmenter la performance de la ligne 7, une ligne de rocade qui traverse la seconde couronne orientale en desservant notamment la Bascule, l’ULB, Meiser et Montgomery, répond probablement au souhait, exprimé en plusieurs endroits du Plan régional de développement durable, de densifier cette portion du territoire régional et d’y installer des « pôles de développement » (comme celui visé par le Plan d’aménagement « Mediapark »).

La demande de permis, outre la création de la ligne 10, vise l’aménagement de l’espace public (entre l’avenue des Croix de Feu et le rue Bruyn) et le réaménagement complet d’autres voiries (rue de Heembeek, place du Zavelput, rue François Vekemans, entre autres).

La tour de la place Sainctelette, contestée à l’unanimité par les habitant·es et associations repasse à l’enquête publique pour la 3e fois.

Le projet est quasiment identique avec un étage de moins. Celui-ci est pourtant ouvertement soutenu par le Secrétaire d’État à l’urbanisme et le Maître architecte. La Commune de Molenbeek s’était prononcée contre en rendant un avis négatif. Avec les 3 voix qu’elle détient sur 6 à la Commission de concertation, elle aurait les moyens de compliquer la délivrance du permis. Mettra-t-elle en pratique ce qu’elle annonce publiquement ? Affaire à suivre !

Revue du web

Il y a des marais qui naissent par surprise et où la nature s’est fait patiemment une place dans le béton. Son existence a été protégée par l’attachement constant d’une poignée de riverain.es, rejointe désormais par des centaines de personnes. Soyons nombreux et nombreuses à la Marche pour la sauvegarde du Marais Wiels, ce dimanche 15 mai 2022 dès 13 h 30 sur place.

Agenda

Pour nombre d’entre nous, nos besoins et préférences résidentiels ont changé durant la pandémie, en particulier suite à la pratique du télétravail intensif. Afin de mieux en analyser l’impact, vous êtes invité·es à répondre à cette enquête, dans le cadre du projet de recherche NeW-BLIV.

Emploi