Bruxelles en mouvements, n° 240, 2010, « Nous ne sommes pas des réseaux de données » Les technologies destinées à collecter des données personnelles glissent imperceptiblement vers des systèmes de contrôle des comportements. Par contre, la gestion de ces systèmes échappe au contrôle des citoyens et menace la protection de la vie privée. Par la démarche de récalcitrance, plusieurs mouvements de citoyens se manifestent dans des zones où les droits des citoyens s’estompent. Ce dossier présente quelques acteurs collectifs qui opposent la liberté aux dispositifs qui veulent ficher et programmer les conduites des citoyens. www.ieb.be
Revue DocSi, Volume 47, n°1, Février 2010, Dossier : Présence numérique Identité et présence numériques sont au centre du dossier. L’avancement des travaux sur le sujet incitent les auteurs coordonnés par Louise Merzeau à chercher l’angle ouvert de la présence numérique. Suggérant qu’il est temps d’échapper à la dichotomie exposition/protection, et qu’il faut dépasser l’horizon strictement individuel de la « réputation ». Le dossier parle donc d’images, de traces et de profils, mais moins comme indices d’exhibition ou de surveillance que comme vecteurs de connaissance et d’être ensemble. www.adbs.fr
Revue Réseaux 2013/1, n°177, « Politique des algorithmes, les métriques du web », Éditions La Découverte Ce numéro de Réseaux interroge le travail de production des nouvelles métriques du web en portant attention à la manière dont les artefacts issus de ce travail recomposent les situations sociales. L’entrée dans une ère d’abondance d’informations n’a jamais rendu aussi importante la question de leur classement. Profitant de l’extension des capacités de numérisation, les données digitales prolifèrent. Capturées, stockées, agrégées, calculées, elles entrent de plus en plus souvent dans des dispositifs de marché, de surveillance, d’évaluation ou de recommandation. La mise en place d’un monde des données est souvent appréciée, avec enthousiasme ou frayeur, comme une nouvelle puissance susceptible, pour les uns, de réinventer les marchés et l’organisation, de rendre la démocratie plus transparente, de faciliter les interactions avec les choses et l’environnement ou d’élaborer des connaissances prédictives, alors que d’autres s’alarment des usages commerciaux des fichiers, des menaces sur la vie privée, de la dictature de l’hyper-visibilité ou de la colonisation du monde vécu par un esprit de calcul et d’évaluation.
Multitudes 2010/1, n° 40, « Du contrôle à la sousveillance » Ce dossier propose une approche philosophique de la notion de surveillance globale tel un nouveau mode de gouvernementalité. Une notion qui repose sur la modalité numérique du calculable : on passe du visible et de l’invérifiable à l’invisible et au vérifiable. Ce changement du rapport de la surveillance à la visibilité conduit à proposer le terme de « sousveillance » pour désigner l’ensemble des techniques sur lesquelles repose désormais un nouveau mode de gouvernementalité.
LIVRES
« Le mirage numérique. Pour une politique du Big Data. », Evgeny Morozov, Éditions Les prairies ordinaires, 2015 Ce livre défend une thèse simple : aujourd’hui, ceux qui participent aux débats sur la technologie soutiennent, souvent à leur insu, l’idéologie néolibérale dans ce qu’elle a de pire. La plupart des critiques de la Silicon Valley, de quelque bord qu’ils soient, sont alignés sur le néolibéralisme. Une critique technologique émancipatrice est-elle possible ?
« L’emploi est mort, vive le travail ! » Bernard Stiegler, Éditions Mille et une nuits, 2015 Au travers d’un dialogue politique et prospectif avec A. Kyrou, le philosophe français s’intéresse à la question de l’automatisation, liée à l’économie des data, qui devrait déferler sur tous les secteurs de l’économie mondiale. L’utilisation croissante des Big Data pourrait ainsi menacer des millions d’emplois. Ce petit livre très accessible interroge les liens entre la technique numérique, la production de valeur et sa redistribution hors salaire et propose d’opérer une transition de la société consumériste vers une société contributive.
« L’Emprise numérique. Comment internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies », Cédric Biagini, L’Echappée, collection « Pour en finir avec », 2012 Le déferlement technologique bouleverse notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Le numérique nous donne l’illusion de la toute-puissance : transparence, accès immédiat à une infinité de connaissances et de produits culturels, démultiplication des contacts et des échanges, etc. Il impose aussi sa propre logique, celle de la performance, de l’efficacité et de l’accélération. Ce livre explore le paradoxe de l’homme numérique qui croit avoir trouvé l’autonomie et la liberté en se débarrassant du vieux monde matériel tout en multipliant par ailleurs les dépendances envers les dispositifs techno-scientifiques.
« La Vie algorithmique. Critique de la raison numérique », Éric Sadin, Paris, L’Échappée, coll. « Pour en finir avec », 2015 Les technologies informationnelles imposent un mode de rationalité fondé sur la définition chiffrée de toute situation et sur une maîtrise indéfiniment accrue du cours des choses. Ce livre examine, en s’appuyant sur une multitude d’exemples, la quantification et la marchandisation intégrale de la vie qui s’instituent, soutenues par l’industrie du traitement des données, aujourd’hui dotée d’un pouvoir qui perturbe nombre d’acquis démocratiques fondamentaux.
FILMS
« Minority Report » : Film d’anticipation de Steven Spielberg, sorti aux États-Unis en 2002, « Rapport minoritaire » est l’adaptation cinématographique de la nouvelle éponyme, publiée en 1956, de Philip K. Dick (auteur prolifique d’essais et de romans de science-fiction abondamment adaptés au cinéma pour devenir des films cultes : « Blade Runner », « Total Recall »,…). « Minority Report » place le spectateur dans un futur proche cyberpunk, une dystopie dont le cadre est Washington en 2054. La société du futur a éliminé le meurtre en se dotant d’un système de prévention-détection-répression le plus sophistiqué du monde.
JEU VIDÉO
« Watch Dogs » est un jeu d’action à la troisième personne sur PS3. Dans un univers moderne et ouvert où tout est connecté à un système de contrôle central appartenant à des sociétés privées, le joueur incarne un groupe de hackeurs et d’assassins capables de manipuler et de pirater les systèmes électroniques.