Ce 17 janvier, Inter-Environnement Bruxelles, Friends of the Earth, le Bral et Greenpeace ont mené une action ludique à l’entrée du Salon de l’auto dans le but de dénoncer les projets de grands travaux d’infrastructures routières des gouvernements wallon, flamand et bruxellois.
Des kiwis en hiver !
« Grâce au transport routier on peut manger des kiwis en hiver » : tel était l’argument avancé par les fédérations de l’automobile et du transport routier lors d’un conférence de presse tenue en décembre dernier. Il est vrai que tous les arguments sont bons pour sauvegarder l’image du transport routier. Attention, toutefois, à ne pas prendre le consommateur pour un gogo. En effet, veut-on vraiment plus de bitume pour des légumes et kiwis importés de loin, alors que nos agriculteurs et nos producteurs locaux sont incapables de concurrencer ces marchandises transportées sans payer les coûts réels ?
Pour relancer l’économie, la Belgique, qui a déjà un des réseaux routiers les plus denses d’Europe, s’attelle à devenir une plaque tournante logistique et entreprend de céder encore davantage de territoire à la route ! Plus grave encore, les gouvernements veulent nous faire croire que rajouter du bitume est une mesure destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre !
La rage routière
A l’occasion de la grand-messe annuelle des amoureux du macadam, Friends of the Earth, Greenpeace, le Bral et Inter-Environnement Bruxelles ont voulu dissoner du ronronnement de la communication pro-bitume et mettre en évidence les conséquences évidentes de choix de société à courte vue.
Le reportage de Télé Bruxelles.
IEB se base sur des rapports belges et européens pour affirmer que le coût du transport n’inclut pas ses conséquences néfastes sur la société, par exemple les maladies et les décès prématurés causés par les émissions de particules fines. Selon les organisations environnementales, le prix du transport doit être un « prix-vérité » qui englobe l’ensemble de ses répercutions sur la société dans le but de favoriser la production locale et les modes de transport plus respectueux de l’environnement. Les associations environnementales rappellent également que les autorités, dans leurs différents plans d’aménagement du territoire ou de logement, se sont engagées à diminuer le trafic automobile et non à le faciliter.
« Malgré les discours favorables au développement durable, nos hommes politiques ont conservé les vieux réflexes des années 50. Ils s’obstinent à privilégier aveuglément le transport routier aux dépens des alternatives fiables et sous-exploitées que sont les voies ferrées et les voies d’eau. Créer toujours davantage de routes et favoriser le trafic routier a mené la Belgique à l’impasse actuelle : il est grand temps de revoir nos méthodes » , selon Jérôme Matagne. Le chantier simulé à l’entrée du Salon de l’auto a permis d’interpeller les visiteurs et de les questionner, avec le sourire, sur leurs habitudes de consommation et leurs conséquences.
Voir le reportage d’Indymedia.
Infos : www.pasdebitumepourvoslegumes.be.
Contactez Jérôme Matagne.