À 8 mois des élections, le projet de ville est pourtant en rade, bloqué pendant de nombreux mois par l’élaboration d’un PRAS démographique fragmentaire, censé répondre en urgence au boom démographique [2]. Alors que nous le réclamions en début de législature, comme ciment des politiques à mettre en œuvre, le Plan Régional de Développement (PRD) ne sera, au mieux, voté qu’en première lecture avant l’échéance électorale…
Bruxelles se rêve en paradis vert mais se réveille dans l’enfer de la spéculation immobilière.
C’est un comble, alors qu’il a mobilisé tant d’énergie et à l’heure de mettre ce BEM sous presse, le PRAS démographique, à ce point urgent, n’est toujours pas entré en vigueur [3]. Selon nos informations, le nouveau PRAS est encore dans l’attente d’un accord politique sur la captation des plus-values générées par les changements d’affectations.
Plan de ville en rade, PRAS partiel en attente, crise du logement qui s’intensifie, chômage qui augmente, spéculation immobilière qui va bon train, dualisation sociale qui s’accentue, embouteillages bruxellois qui atteignent une renommée mondiale [4]… Malheureusement, oubliant tout cela, Bruxelles investit en priorité dans son image internationale et tente de se placer favorablement dans la compétition des villes les plus attractives. Bruxelles se rêve en paradis vert [5] mais se réveille dans l’enfer de la spéculation immobilière [6]. Les nombreuses contradictions assumées avec tant de légèreté ne seraient-elles pas le signe d’un désarroi plus profond, celui de la chose publique qui tente d’affronter sans trop y croire les vents mauvais d’un marché habile, avide et sans scrupules.Ils ont peut être la tête dans les nuages et le regard qui s’évade au loin, mais nous avons les pieds dans la gadoue.