Le mercredi 7 mars, la Commission de concertation de la Ville de Bruxelles examinait les demandes de certificat de la phase I du projet Neo. Ce sont pas moins de 254 remarques qui ont atterri sur le bureau de la Ville de Bruxelles. 160 personnes s’étaient inscrites, signe de l’enjeu important que représente ce vaste projet immobilier destiné à prendre place sur un terrain de la Ville de Bruxelles : 72 000 m² de superficies commerciales et 590 logements dont seuls 15% seront publics. Les remarques ont fusé durant toute la matinée.
Tous les présents s’étonnèrent de l’absence remarquée de représentant du Collège de la Ville. En effet, si le demandeur est un consortium privé regroupant Unibail et Besix, tout le monde sait que le projet est porté par la Ville qui concède au consortium un bail emphytéotique de 99 ans. Ils nous vantent le plus grand centre commercial de Belgique construit sur un socle accueillant des « émergences » couvertes de toitures vertes, ce qui aurait pour vertu de « transformer du béton en parc ».
Les remarques ont fusé durant toute la matinée. Elle ont porté sur : l’approche volontairement saucissonnée du projet (NEO 1, 2, 3...) éludant une vision d’ensemble sur l’impact à terme de celui-ci sur le plateau du Heysel ; sur l’absence de besoin d’un centre commercial dans un marché déjà saturé et une Région comportant de trop nombreuses cellules commerciales vides, le risque avéré de saturation automobile dès lors que l’étude d’incidences annonce une augmentation de 50% de la congestion dans les voiries adjacentes déjà engorgées, les craintes des riverains quant aux inondations liées à une imperméabilisation massive des sols, la déconnexion générale du projet par rapport aux besoins des habitants notamment en termes de logements accessibles et d’écoles,...
Pour les promoteurs, le projet n’a de toute façon pas pour fonction d’améliorer la situation. On est toutefois en droit de se demander pourquoi les pouvoirs publics investissent 335 millions d’euros sur un terrain public si l’investissement n’améliore pas l’équilibre général d’un plateau de loisir qui peut déjà se targuer d’accueillir 5 millions de visiteurs par an (Lisez les remarques d’IEB).
L’avis de la commission était annoncé dans les trois jours, il est finalement reporté au 20 mars. Seule une refonte fondamentale du projet serait à même de le rendre acceptable et il devrait prendre pour cadre un PPAS toujours en cours d’élaboration.
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