C’est ce mercredi 22 décembre qu’Atenor comptait déposer sa demande de permis d’urbanisme auprès des communes de Saint-Gilles et Anderlecht pour construire des tours pour 100 000 m² de bureaux. IEB, le CODES, le Comité quartier Midi, l’ARAU, le BRAL et l’ULAC réagissent contre l’urbanisme spéculatif d’Atenor au Midi.
Fin de cette année, les communes de Saint-Gilles et d’Anderlecht se sont associées afin d’abroger deux Plans Particuliers d’Aménagement du Sol (PPAS) couvrant la zone située juste derrière la « Tour des Pensions », en face de la zone de stationnement des taxis. Une partie de cette zone, occupée par les anciennes imprimeries Maci, est à l’abandon depuis plusieurs années.
Le terrain concerné appartient aujourd’hui au groupe Atenor/CFE, lequel a annoncé vouloir déposer ce mercredi 22 décembre une demande de permis pour y construire trois tours de bureaux, pour une surface totale annoncée de 100 000 m², et un bâtiment dédié au logement (5 000 m² seulement). L’enquête publique visant à délivrer le permis pour la démolition des bâtiments restants sur l’îlot est en cours.
Les deux commissions de concertation chargées de se prononcer sur l’abrogation des PPAS ont émis fin novembre un avis favorable laissant désormais le champ pratiquement libre au projet immobilier régulièrement évoqué dans la presse depuis l’automne.
Les associations et de nombreux habitants s’opposent fermement à la démultiplication de surfaces de bureaux dans une zone déjà alourdie de près de 300 000 m² de bureaux sur la dernière décennie, et ce, au détriment de la fonction du logement et de la qualité de vie des habitants du quartier [1].
Durant l’enquête publique, de nombreux manquements ont été dénoncés dans ce dossier [2] :
Les habitants du quartier et les associations se demandent bien en quoi un projet de 100 000 m² de bureaux déclinés sur trois tours et assorti d’un petit 5 000 m² de logements « répond au critère du bon aménagement des lieux et de mixité de fonctions désirées pour le quartier », dixit la commission de concertation.
Si une – trop tardive – réaction face au délabrement de l’îlot situé face à une sortie de la gare du Midi est enfin menée, nous déplorons qu’elle ne traduise une nouvelle fois par une politique du fait accompli où les pouvoirs publics s’écrasent devant le diktat du secteur privé. Une attitude qui souligne l’incapacité des pouvoirs publics à mener une politique de développement cohérente tenant compte des besoins des habitants.
C’est pourquoi les habitants et les associations demandent à la Région de refuser l’abrogation des deux PPAS afin de maintenir les maximas imposés en terme de gabarit, la norme minimale de 10 000 m² de logements et la contrainte de mixité de l’îlot dans un quartier pour le moment entièrement sacrifié à une vocation administrative avec les effets collatéraux que l’on sait (perte d’animation et de mixité, insécurité nocturne, envahissement automobile,...).
Il est anachronique dans un contexte de déficit important de logements et de sursaturation du marché de bureaux de faire sauter les garanties, pourtant déjà largement insuffisantes, pour favoriser la fonction bureaux au détriment de la fonction logement.
Nous demandons le maintien des deux PPAS aussi longtemps que le Master Plan du quartier Midi n’est pas finalisé et soumis à une consultation publique, que le nouveau PRD n’est pas adopté et un nouveau PRAS conforme à celui-ci élaboré.
Contacts
[1] Lire le communiqué de presse des associations du 22 novembre 2010 : Saint-Gilles et Anderlecht jouent des tours au logement.
[2] Lire les avis des associations déposés en vue des commissions de concertation : Avis de l’ARAU, du BRAL, du CODES, du Comité de quartier Midi, d’IEB et de l’ULAC relatif à l’abrogation du PPAS rue de France et Avis de l’ARAU, du BRAL, du CODES, du Comité de quartier Midi, d’IEB et de l’ULAC relatif à l’abrogation du PPAS Bara I.