Les dix organisations de la société civile réunies dans la Plate-forme pour l’avenir de la Région bruxelloise[1] invitent l’ensemble de la population bruxelloise et tous ceux que l’avenir de leur capitale concerne à s’engager dans une réflexion de fond dans le cadre des « États Généraux de Bruxelles » qui se tiendront au printemps 2009. Pour suivre l’évolution de ce débat citoyen, inscrivez-vous sur le site www.etatsgenerauxdebruxelles.be.
Depuis quelques années, l’identité bruxelloise a trouvé — dans sa complexité — à s’exprimer de manière de plus en plus insistante.
Depuis la création de la Région, voire bien avant, les organisations patronales et syndicales se sont organisées au niveau régional. Elles partagent l’ambition de contribuer au développement de Bruxelles, via un renforcement du dialogue économique et social bruxellois. Chacune selon ses intérêts et ses moyens propres, elles formulent, depuis longtemps, des propositions pour l’avenir de Bruxelles, de ses habitants, de ses entreprises et de ses travailleurs, participant ce faisant à la construction d’une identité bruxelloise.
De leur côté, les organisations se préoccupant d’environnement (Inter-Environnement Bruxelles et le BRAL), au travers des luttes urbaines menées par les comités d’habitants qu’elles fédèrent, ont également apporté depuis des dizaines d’années, par la réflexion et l’action, par l’interpellation du politique et les mécanismes de concertation, leur pierre à la construction — dans le champ réel et dans les imaginaires — de la Région bruxelloise, territoire administratif et institution politique mais aussi simplement Ville.
Plus récemment, les artistes et les institutions culturelles bruxelloises de tout type ont montré la voie d’une collaboration large en se regroupant d’abord sous deux coupoles artistiques (le Brussels Kunstenoverleg et le Réseau des Arts de Bruxelles), respectivement néerlandophone et francophone, puis en multipliant les collaborations entre elles et en jetant des passerelles vers les autres cultures de notre Ville-Région, témoignant par là de sa réalité cosmopolite et multiculturelle.
A côté de ces acteurs à l’œuvre depuis plus ou moins longtemps dans la Région bruxelloise — et sans oublier les décideurs politiques — des groupes de réflexion ou d’action, prenant la question de l’identité bruxelloise comme point de départ et le droit des Bruxellois à être entendus comme Région à part entière comme postulat, se sont créés au fil des ans (Manifesto en 2003, bruXsel forum en 2004, Aula Magna en 2005). A l’origine de nombreux débats, publications et actions, ils ont notamment lancé l’Appel des Bruxellois en décembre 2006 dont l’écho favorable dans la population a suscité questionnement et intérêt auprès des décideurs et des médias.
A la fin de l’année 2007, dix organisations bruxelloises issues des divers champs de cette réalité foisonnante, se rejoignaient sur l’idée de rédiger une plate-forme de la société civile qui tracerait les grandes lignes des enjeux auxquels notre Ville-Région est confrontée et rappellerait les valeurs qui doivent guider ceux qui ambitionnent de les relever.
Acceptaient ainsi de s’associer dans cette démarche novatrice, dans le champ socio-économique, BECI, la CSC et la FGTB, dans le champ environnemental, Inter-Environnement-Bruxelles et le BRAL, dans le champ culturel, le Réseau des Arts à Bruxelles et le Brussels Kunstenoverleg, et dans le champ citoyen, Aula Magna, bruxsel forum et Manifesto.
La Plate-forme de la Société civile bruxelloise vit donc le jour en mars 2008, sous forme d’un document de six pages signé par les représentants de chaque association, et fut largement relayée par les médias.
Fortes de ce premier succès qui témoignait qu’il était possible de faire dialoguer des acteurs bruxellois très divers et peu habitués jusque-là à se parler, les dix associations se demandèrent comment prolonger et amplifier ce premier résultat.
L’urgence du débat citoyen provient bien sûr des prochaines élections régionales, et de la confection du programme du gouvernement qui en sera issu, mais aussi des négociations institutionnelles déjà entamées et dans lesquelles la voix des Bruxellois doit être forte et structurée.
Très vite, il apparut qu’il était essentiel d’interpeller le monde politique sur l’urgence de certaines questions pour l’avenir de la Ville-Région après avoir mis celles-ci en débat au sein de la société civile.
Pour ce faire, il était important d’assurer des débats de qualité sous-tendus par une réflexion préalable de niveau scientifique. L’idée d’associer les universités bruxelloises — Facultés universitaires Saint-Louis (FUSL), Université libre de Bruxelles (ULB) et Vrije Universiteit Brussel (VUB) — fut donc adoptée et celles-ci contactées. Leur réaction fut enthousiaste et l’accord des trois recteurs obtenu. Au-delà de leur évidente capacité à accompagner scientifiquement ce nouveau processus, elle voulaient aussi témoigner d’un engagement citoyen pour la Ville-Région dont elles sont déjà des acteurs.
Il s’agit d’abord de partager les constats sur base des nombreuses études existantes consacrées à Bruxelles en rassemblant et en synthétisant celles-ci, en soulevant ensuite des questions-problèmes et en ébauchant enfin des options de réponses politiques.
Il s’agit ensuite de mettre en débat ces constats, questions-problèmes et options politiques avec la société civile, organisée ou non, et recueillir ses remarques, critiques et suggestions au travers de débats organisés sur les différentes thématiques.
Il s’agit également de rechercher les grandes lignes de force qui traversent les différentes thématiques pour aider à mettre sur pied des politiques convergentes.
Il s’agit enfin de déterminer comment alerter le politique en lui signalant les chantiers qui paraissent prioritaires et en pointant les lignes de force d’une possible vision de la Ville-Région, pour lui rappeler son nécessaire rôle d’arbitrage démocratique, tout en saisissant l’opinion publique de l’importance et de l’urgence des enjeux grâce notamment à la presse,mais aussi grâce à un site internet proactif.
Première phase : une cinquantaine de scientifiques et experts, travaillant en réseau, dressent les constats, listent les questions-problèmes et énoncent les options politiques dans de courtes fiches de synthèse.
16 thématiques ont été déterminées par le Comité scientifique :
Chacune d’entre elles est coordonnée par un coordinateur scientifique, entouré de chercheurs universitaires et d’experts de la société civile ou de fonctionnaires spécialistes de cette matière. Chaque thématique fait l’objet de la rédaction d’une fiche de synthèse de 5-6 pages, approuvée par le Comité scientifique des États généraux. L’ensemble de ces fiches de synthèse sera publiée comme collection spéciale de Brussels Studies (la revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles) et sera mis en ligne sur le site web des États généraux pour consultation et téléchargement par les citoyens et organisations intéressés.
La composition du Comité scientifique est la suivante : Nicolas Bernard (FUSL), Eric Corijn (VUB), Michel Hubert (FUSL), Rudi Janssens (VUB), Serge Jaumain (ULB), Chris Kesteloot (KUL), Christophe Mincke (Brussels Studies), Christian Vandermotten (ULB) et Philippe Van Parijs (UCL).
Deuxième phase : citoyens et organisations diverses prennent connaissance de ces constats, critiquent ces questions-problèmes et débattent des options politiques lors de forums annoncés à l’avance.
Plus de 600 groupements, associations, collectifs, fédérations de tout type seront invités à participer aux États généraux en s’inscrivant via le site web de ceux-ci (www.etatsgenerauxdebruxelles.be).
En janvier, février et mars 2009, huit soirées seront organisées (le lundi soir) qui permettront d’aborder à chaque fois deux thématiques, traitées en parallèle dans le même lieu (il ne sera donc possible que d’en suivre une par soir). Ces séances seront préparées par les fiches de synthèse, introduites par les auteurs de celles-ci, modérées pour permettre à un maximum de personnes de s’exprimer. Elles feront chacune l’objet d’un rapport circonstancié qui sera présenté vers la fin mars 2009 lors d’une séance générale de partage de l’ensemble de ces séances. L’ensemble de ces contributions citoyennes sera publié sur le site web des États généraux.
Les avis exprimés pourront se faire sous forme de consensus ou, au contraire, de dissensus par rapport aux options politiques exprimées.
Troisième phase : les membres de la Plate-forme de la société civile, avec le soutien des universités, dégagent les chantiers prioritaires et ébauchent les grandes lignes d’une vision pour la Ville-Région aux fins d’une médiatisation et d’une interpellation des responsables politiques.
En avril 2009, les membres de la Plate-forme, forts des résultats obtenus lors de la mise en débat des contributions des experts, universitaires et autres, s’attacheront à rendre intelligibles dans la masse de connaissance accumulée et débattue quelques idées-force, en soulignant l’urgence des chantiers à ouvrir en priorité.
Il ne s’agit donc pas ici de proposer un catalogue de mesures à appliquer comme telles par l’autorité politique, ni même de dresser le cadre de grandes orientations. L’angle d’attaque sera plutôt de proposer une vision déployée sur le long terme, un projet pour la Ville-Région, avec ses lignes de force et ses tensions, dont la déclinaison et, partant, les décisions concrètes et les nécessaires arbitrages reviennent clairement aux futurs gouvernements fédéral, régionaux et communautaires.
Ce message sera transmis lors d’une séance plénière où se rencontreront citoyens, animateurs des États généraux, experts, journalistes et représentants politiques.
Ce processus, d’une ampleur jamais vue à Bruxelles, ambitionne de mobiliser les citoyens et les forces vives bruxelloises mais, au-delà, de peser sur l’agenda électoral, sur le programme du futur gouvernement bruxellois et sur le dialogue institutionnel au niveau des entités fédérale et fédérées qui se poursuivra en 2009.
États Généraux de Bruxelles
Site : www.etatsgenerauxdebruxelles.be
E-Mail : info chez etatsgenerauxdebruxelles.be
Adresse : Place du Samedi, 13, 1000 Bruxelles.
[1] La FGTB et la CSC de Bruxelles, BECI (Brussels Enterprises, Commerce and Industry), Inter-Environnement Bruxelles, le Brusselse Raad voor het Leefmilieu, le Réseau des Arts à Bruxelles, le Brussels Kunstenoverleg, et les initiateurs de la pétition « Nous existons ! Wij bestaan ! We exist ! » (Aula Magna, bruXsel forum et Manifesto), avec le soutien des trois universités bruxelloises (l’ULB, la VUB et les Facultés Universitaires Saint-Louis) et la revue scientifique électronique Brussels Studies.