Depuis 2016, 5 enquêtes publiques se sont succédé visant à bâtir une école sur cet intérieur d’îlot laekenois de 2,6 ha. Les différentes moutures des projets (HOP, puis HOP 2 jusqu’à HOP 5) ont rencontré de nombreuses oppositions tant de la population du quartier que des défenseur·euses des sols vivants dans la Région. Le dernier projet en date prévoyait la construction d’une école de 672 places, d’une salle de sport et de 8 logements, supprimant les chemins vicinaux présents sur le site, imperméabilisant son sol, coupant 170 arbres et détruisant la biodiversité qui s’y était développée. Un projet que les évaluations du besoin en places scolaires ne semblaient pas justifier. IEB l’avait donc pointé comme écrasant et exigeait sa mise au régime drastique. D’autres personnes et notamment le collectif Save Donderberg étaient défavorables à tout projet pour permettre la préservation de ce terrain, assez exceptionnel lorsque l’on prend la peine d’y mettre les pieds.
À la fin de cet été, un permis avait été délivré pour le projet HOP 5, menant à l’occupation joyeuse et militante du site par une bande d’écureuils (des "zadistes") qui, perchés dans leurs cabanes, veillaient à ce qu’aucun dommage irréversible ne soit infligé au Donderberg. Un peu plus d’un mois après le début de cette occupation, c’est par voie de presse que nous apprenions que la Ville de Bruxelles laissait finalement tomber son projet d’école. Une excellente nouvelle qui annonce un projet d’espace vert, sans plus de précisions. L’idéal serait que les agencements du futur projet d’espace vert soient décidés avec les habitant.es du quartier qui pourront désormais profiter de cet espace resté depuis de nombreuses années en accès limité. Cet ultime rebondissement ne doit pas occulter les différentes problématiques soulevées par ce dossier : la nécessité de construire des écoles et équipements publics dans les nombreux quartiers carencés, de choisir des terrains adaptés et celle de réfléchir la mutualisation des équipements existants (dans le cas des salles de sport notamment). Politiquement, il y a aussi des arbitrages de plus en plus pressant à opérer dans notre région au périmètre limité entre préservation des sols vivants, accès au logement et aux équipements publics, et, à l’inverse, développement de logements privés inabordables pour la majeure partie de la population.