Le site du Grand Hospice-Pachéco fait l’objet d’une occupation temporaire depuis juillet 2021 gérée par la SPRL Pali Pali, qui loue différents espaces du bâtiment, propriété du CPAS, pour des projets culturels, sociaux, d’éducation et de santé… mais aussi un débit de boisson et un restaurant. Cette occupation temporaire vient d’être reconduite jusqu’en 2025, le temps pour le CPAS de développer le programme définitif de la réhabilitation du site comprenant une cinquantaine de logements moyens, des résidences services et des logements étudiants. Alors que le bâtiment principal, ses annexes et les jardins (qui comptent trois arbres remarquables) sont classés depuis 1997, différentes installations ont pris place dans le bâtiment et plus particulièrement dans les jardins sans les autorisations administratives nécessaires. Une demande de permis d’urbanisme visant la régularisation des installations fait l’objet d’une enquête publique jusqu’au 13 juin.
Dans ce cadre, la CRMS a remis un avis critique : si elle ne s’oppose pas aux installations intérieures (qui sont localisées dans les parties rénovées dans les années 70 et 80 du bâtiment), elle s’oppose aux activités évènementielles et commerciales qui visent une fréquentation de 300 personnes, jauge qui dépasse la capacité des jardins, les encombrent d’installations (terrasses, terrain de pétanque…) diverses et ce, sans suffisamment protéger le patrimoine vert en proie au piétinement et à l’encombrement racinaire. Constatant une série de dégâts sur le lieu (vitres brisées, évacuations des eaux pluviales cassées, corniches en bois dégradées), elle demande dès lors de réorienter la programmation des activités vers une offre socioculturelle mieux alignée avec les caractéristiques patrimoniales du lieu. Une demande qui rejoint les préoccupations d’une partie des riverains, excédés par les nuisances sonores dues à la nouvelle activité mercantile et les problèmes de mobilité générés par le charroi de véhicules des clients, organisateurs et fournisseurs divers.
On se souviendra que ce lieu autrefois dédié au calme (il abritait une maison de repos jusqu’en 2017) avait été investi en février 2021 par la Campagne des Réquisitions Solidaires et la Voix des Sans-Papiers qui réclamaient une occupation répondant à l’urgence sociale en garantissant le droit au logement. Le président du CPAS et le bourgmestre de la Ville de Bruxelles avaient alors opté pour l’expulsion expéditive de 38 personnes, sans négociation possible. Quelques mois plus tard, Pali Pali était sélectionné suite à un appel d’offres pour une occupation plus en phase avec les orientations touristiques et événementielles de la Ville de Bruxelles, la sprl bénéficiant de la mise à disposition du bâtiment et d’un subside de 300.000 euros [1].