Le Collectif « Solidarité contre l’Exclusion » est une Association sans but lucratif (CSCE-ASBL) reconnue en Éducation Permanente. Dans le cadre de ses activités, elle édite une revue trois fois par an, traitant des droits sociaux de manière large.
Nous avons publié un état des lieux concernant « L’exclusion par la pollution électromagnétique », en d’autres mots la difficulté pour les personnes souffrant des conséquences sanitaires des rayonnements électromagnétiques -qui nous sont imposés- de maintenir leur vie sociale et professionnelle. Nous avons soumis ces constats à différentes instances et cherché des interlocuteurs pour tenter de faire le point sur la situation, et sur les connaissances de celle-ci, au sein de nos institutions. L’idée est également de trouver d’éventuelles pistes de solutions pour ces personnes, aujourd’hui totalement invisibilisées par les autorités belges.
La seconde partie des suites de ce dossier est parue dans le dernier numéro - le 111 - de la revue Ensemble.
Dans cette dernière livraison, disponible en ligne sur https://www.ensemble.be, vous trouverez notamment trois nouvelles interviews, à la suite d’une brève introduction de la démarche :
1/ « L’onde, la preuve et le militant », aux pages 62 à 75, une rencontre avec Nicolas Prignot, philosophe des sciences dont le doctorat a porté sur « L’onde, la preuve et le militant ». En plaçant la réflexion dans l’historique de l’émergence de cette question de santé publique, il tente de dépasser l’éternelle opposition entre deux blocs : personnes malades versus négateurs de l’existence d’effets sur la santé. Il entend proposer de nouvelles pistes de réflexion aux personnes électrosensibles, mais aussi à l’ensemble de la société. Il développe notamment à notre attention ses observations liées à la notion de « preuve scientifique », dont l’établissement serait nécessaire avant d’agir. Force est de constater que l’argument de ce « manque de preuve », sans cesse asséné par les acteurs concernés par cette pollution, favorise grandement un attentisme funeste pour les personnes en souffrance.
2/ « Normes « sévères » en Belgique : la fake news du siècle ! », aux pages 76 à 85. Parallèlement, ces mêmes personnes prétendent que les normes belges d’émissions de rayonnements seraient « très sévères ». Avant de proposer à la lecture les deux entretiens suivants, nous avons dès lors décidé de revenir sur ces normes, pour se souvenir d’où elles sont issues, comment elles ont été fixées et entretenues, dans un contexte très favorable à l’industrie. Nous nous basons notamment sur un rapport de deux parlementaires Verts européens, démontrant les conflits d’intérêts régnant à l’ICNIRP, l’organisme chargé d’encadrer les rayonnements. Après cette analyse, il nous semble impossible d’encore prétendre que les normes sont sévères…
3/ « Proximus : « Nous sommes conscients d’un problème de santé pour certains » », aux pages 86 à 94. Notre deuxième rencontre s’est déroulée au siège de l’entreprise Proximus, principal opérateur de téléphonie en Belgique. Son porte-parole, Haroun Fenaux, a développé avec nous sa vision des questions sanitaires posées par les technologies sans fil. Si le Sénat a finalement rejeté la reconnaissance et renvoyé les électrosensibles dans l’ombre, l’entreprise, elle, tout en tentant de minimiser ses responsabilités, reconnaît bien l’existence des personnes souffrant du syndrome des micro-ondes. Nous avons discuté avec lui de certains constats établis avec nos témoins, et évoquons également le contenu de la vidéo intitulée « Quelques conseils malins », dans laquelle Proximus expose des conseils de prudence à mettre en pratique au contact de ses produits.
4/ « Fatima Ahallouch : « Nous avons fait avancer le débat ! » aux pages 95 à 105. Enfin, pour clôturer ce dossier, nous avons rencontré Fatima Ahallouch dans les locaux du parlement fédéral belge. Cette élue socialiste s’est battue au Sénat, durant la session 2020-2021, pour tenter de faire voter une « Proposition de résolution relative à la reconnaissance de l’électrohypersensibilité ». Elle nous expose ses motivations et la manière dont se sont déroulés les débats. Nous terminons donc avec cette discussion politique fondamentale, en espérant que son travail restera une introduction pour un processus de reconnaissance à poursuivre dans le futur…
Pour l’état des lieux, préalable à ce dernier dossier, nous renvoyons au numéro 105, « L’exclusion par la pollution électromagnétique. État des lieux (I) : Une vie sociale à rude épreuve », aux pages 42 à 60, accompagné des témoignages de médecins, « Des médecins décrivent leur électrosensibilité », aux pages 61 à 73 et au numéro 107, « État des lieux (II) : une vie professionnelle à l’arrêt ou poursuivie dans la souffrance » aux pages 50 à 69, accompagné d’un entretien détaillé avec une personne ayant obtenu en justice la reconnaissance de son incapacité de travail, « L’électrosensibilité au tribunal du travail », aux pages 68 à 81. Des dossiers introductifs au sujet ont également paru dans les numéros 104 et 102.
Pour la première partie de ce dernier dossier, voir le numéro 110 pour des entretiens avec Unia, la CSC, ou un bourgmestre s’engageant dans le maintien d’une zone blanche, dénuée de rayonnements, en wallonie.
par Collectif Solidarité Contre l’Exclusion (CSCE-ASBL).