Depuis des mois, les habitants de Cureghem, Aumale et Saint-Guidon souffrent. Leur lieu de vie n’apparaît plus dans les médias qu’au titre de zone de couvre-feu, de deal, de tirs croisés, etc. Ce territoire populaire aux nombreux besoins est choyé par des mesures sécuritaires et s’est vu décerner plusieurs hot spot, des quartiers où les autorités renforcent la lutte contre le deal de stupéfiants : la vente et la consommation d’alcool y sont interdites ; la police peut y faire des contrôles d’identité systématiques avec fouille possible et saisir les objets qui facilitent la consommation de drogue. Les quartiers Peterbos, Clémenceau et gare du Midi y figurent en bonne place depuis mars 2024. Alors que ces mesures ont été mises en place depuis un an, on ne peut pas vraiment dire qu’elles ont été couronnées de succès. Les fusillades se sont accrues et les habitant.es assistent médusés au déplacement des activités de deal devant leur porte. Les analyses qu’ils font de la situation sont souvent nettement moins réductrices que celles qui transparaissent dans les médias : lire cette lettre envoyée par un habitant de Cureghem au bourgmestre d’Anderlecht. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui demandent avant tout plus de politiques sociales (logements, emplois, équipements publics, santé) dans leurs quartiers. Peut-on réellement leur donner tort ?