Ce dimanche 6 avril, nous étions plus d’un millier à marcher pour le droit au logement dans les rues de Bruxelles. Depuis le premier appel en 2020, le Housing action day – devenu Woon Actie·on Logement chez nous – mobilise des dizaines de milliers de personnes à travers l’Europe chaque année. Et, comme ailleurs, c’est un mouvement qui petit à petit prend de l’ampleur.
Si le logement est aujourd’hui à l’agenda politique bruxellois, c’est grâce à la mobilisation incessante du secteur associatif du logement, mais aussi des squatter·euses, de groupes plus militants ou de nouvelles structures comme le Front anti-expulsions, le syndicat d’habitant·es Wuune et BaDALa (Bailleurs-acteurs du droit au logement abordable). Il s’agit de sortir de l’individualisation de notre rapport et de nos problèmes liées au logement, et de mettre en place des formes d’action collectives.
À Bruxelles, où il y a quelques années, la moindre entrave à la propriété privée… et surtout à l’extraction de la rente foncière, était tout simplement inimaginable, il existe aujourd’hui un moratoire hivernal sur les expulsions de logements et depuis peu un mécanisme de régulation des « loyers abusifs ».
Ces avancées – aussi modestes soient-elles – montrent bien que tout cela est une question de volonté politique, et de rapports de force. Il est tout à fait possible de mettre en place d’autres manières de faire que le « tout au marché ». Il est possible d’encadrer le marché du logement, de faire baisser les loyers, de massivement créer du logement social, d’arrêter les expulsions sans relogement, de mettre fin au sans-chez-soirisme, de régulariser les personnes sans-papiers pour qu’elles soient moins sujettes aux abus des marchands de sommeil et autres… mais il est clair que nous sommes à contre-courant, et qu’il faut souquer ferme. Alors c’est ce que nous continuerons à faire.