Le cheminement vers la compréhension du problème de santé auquel le corps est confronté est souvent long, douloureux et semé de doutes, constituant un parcours jalonné de visites médicales souvent consternantes. L’une des premières manifestations physiques réside dans l’attaque de la régulation des cycles « sommeil-éveil », entraînant d’inexplicables insomnies.
Ce trouble du sommeil, dû à des soucis personnels, tout le monde ou presque l’a connu un jour ou l’autre, rien de tel ici : c’est physiquement que le corps ne peut atteindre le sommeil. Dans le calme extrême d’une chambre à coucher, le corps en éveil se trouve dans un état de tension physique, accompagné de diverses sensations de malaise. Lorsque nous arrivons à dormir quelques heures, il faut la journée se traîner en imaginant s’écrouler de fatigue en soirée. Ce serait hélas trop simple car le lendemain, arrivé dans le lit, le cycle recommence. Après avoir essayé toutes les solutions naturelles imaginables, il faut alors, conseillés par d’autres personnes atteintes de ces symptômes ou par des sites internet bien documentés, prendre des comprimés de mélatonine pour aider le corps à atteindre le sommeil, une solution efficace certaines nuits [1]. Lorsque cela ne suffit pas il nous faut passer aux somnifères, contre toute envie, afin de maintenir peu ou prou sa vie sociale habituelle.
Cette attaque du rythme biologique recèle d’évidents effets dévastateurs sur la vie quotidienne, grandement déstructurée. Les nuits sont aléatoires, et jamais nous ne pouvons prévoir un sommeil réussit et un état de repos le lendemain, ce rythme entraînant parfois des endormissements soudains dans des moments et des lieux incongrus. Lorsque nous arrivons à dormir huit heures, nous nous réveillons malgré tout fatigués, l’impression d’être reposé est extrêmement rare [2]. Bien entendu, si nous tentons d’éviter la prise de somnifère mais qu’il faut s’y résoudre en milieu de nuit, son effet perdure lors des activités du matin.
Chacun doit imaginer l’objet lit, pour la plupart un lieu de refuge, de calme suprême et de repos, devenu lieu d’incertitude et de souffrance. Lorsque la plupart s’endorment, une guerre quotidienne démarre pour les autres.
Gérald Hanotiaux
A suivre : Des symptômes, au jour le jour
[1] La mélatonine, appelée également « hormone du sommeil », règle les cycles chronobiologiques du corps humain. Elle est également centrale dans les mécanismes de protections naturelles du corps, et régule la sécrétion de la plupart des hormones humaines. Des études scientifiques établissent des corrélations entre l’exposition aux champs électromagnétiques et la baisse de la mélatonine. Pour en savoir plus, voir « Test de l’hypothèse EMF-Mélatonine », à cette adresse :
http://www.etudesetvie.be/informati....
[2] Notons que parallèlement à la multiplication des plaintes des victimes du « Syndrome des Micro-Ondes », que nous allons décrire dans cet article, se développe un autre phénomène, en expansion également, le « Syndrome de Fatigue Chronique ». Alors que les différents vécus des victimes contiennent d’évidentes similitudes, l’hypothèse de liens entre l’agression électromagnétique et la fatigue chronique sont rarement évoqués par la presse et les communications à l’attention du grand public. La fatigue chronique obtient de plus en plus d’attention des instances nationales, donnant lieu à des reconnaissances d’incapacités de travail. « L’INAMI a, sur la base d’un avis formulé par le Conseil supérieur d’hygiène en rapport avec la prise en charge du Syndrome de fatigue chronique (SFC) en Belgique, conclu une convention avec cinq centres de référence de troisième ligne spécialisés pour patients atteints du syndrome de fatigue chronique. Cette convention régit le financement, par l’assurance maladie obligatoire, d’une prise en charge multidisciplinaire, diagnostique et thérapeutique à l’intention des patients touchés par cette grave affection invalidante », site de l’Institut National d’Assurance Maladie Invalidité, 2010.