La sauvegarde annoncée par la Ville de Bruxelles, en novembre 2024, du site naturel du Donderberg, à Laeken, a désormais un prix. Celui des indemnités que la Régie foncière devra payer à l’entreprise qui avait remporté l’appel d’offres pour réaliser les travaux ! L’ardoise est de 4,12 millions d’euros. Un principe d’indemnisation validé au collège échevinal de la Ville de Bruxelles au début du mois de mai. Attribués en 2013 (!) pour un montant de 37 millions d’euros (... en 12 ans les prix ont flambé et le projet coûterait bien plus aujourd’hui), les travaux n’ont jamais commencé. Habitant·es, sympathisant·es et activistes n’ont eu de cesse d’entreprendre toutes les actions citoyennes et juridiques en leur pouvoir pour défendre ces 2,6 ha de riche biodiversité et empêcher la réalisation du projet (une école pour 672 élèves, une salle de sport, un immeuble de 8 logements). En octobre 2024, le site est devenu une ZAD (zone à défendre) et des activistes – Les Écureuils Sauvages du Donderberg – sont encore aujourd’hui dans les arbres perchés ! Ils n’en descendront que lorsque la Ville et la Région (Urban) auront renoncé de facto au projet et retiré leur permis. Le dernier recours (aujourd’hui pendant) des habitant·es a été introduit au printemps 2024 devant le Conseil d’État contre le projet Hop 6. Un projet déposé fissa, sans enquête publique, pour contrer le recours contre la mouture précédente du projet (HOP 5). Le projet HOP 6 (un permis modificatif, sans enquête publique, qui corrigeait très cosmétiquement HOP 5) a été suspendu par le Conseil d’État en mars dernier. Pour la troisième fois, cette haute juridiction a estimé que les objections des habitant·es étaient fondées. En d’autres termes : « le Conseil d’État estime que les objections sont sérieuses et qu’en attendant un examen au fond, il suspend le permis ». Les habitant·es attendent à présent que la Ville de Bruxelles renonce officiellement au permis afin qu’il soit annulé conformément à la déclaration de politique générale de la nouvelle majorité en place (MR-Engagés-PS). Le collectif Save Donderberg et les sympathisant·es à la cause restent prudent·es : « Compte tenu de l’attitude ambiguë de la Ville, nous attendons un courrier de notre avocat et/ou de la Ville de Bruxelles qui confirmera les déclarations parues dans la presse ces derniers jours. D’autres actions pourraient être nécessaires pour la préservation du site et son ouverture au public », préviennent-ils.