La lettre d'IEB

La participation en débat

• Questionner les différents usages du canal
• Friche Josaphat : pour une ville qui réconcilie nature et logement
• Mini-accord sur la limitation de l’indexation des loyers
• État d’urgence pour les périodiques belges
• Haren, la prison enfermée dehors
• Code rouge : action historique de désobéissance civile
• Pour une mobilité pensée familles !

Le territoire du canal se trouve au cœur d’enjeux multiples. Ancienne épine dorsale de l’industrie bruxelloise, son rôle de transport de marchandises est de plus en plus remis en question par l’émergence de fonctions récréatives, culturelles ainsi que d’imposants projets de logement. IEB vous invite à venir découvrir ces enjeux au travers d’une nouvelle balade à pied et en bateau le long du canal.

Toutes les balades sont gratuites. Inscription obligatoire auprès de : martin.rosenfeld@ieb.be.

Dernièrement, des membres du gouvernement ont réaffirmé leur volonté de bâtir sur 42 hectares de zones naturelles à Bruxelles, dont la friche Josaphat. Au nom du droit de tou·te·s les Bruxellois·es à avoir accès à un logement abordable ET à la nature, des associations et collectifs, dont IEB, rappellent leurs positions à ce sujet.

« Quand le climat se dérègle, quand le béton envahit le vert de la ville, quand la biodiversité se casse la figure, les groupes les plus fragiles souffrent en premier. Pour eux comme pour de nombreux autres citadins, la nature en ville et ses bienfaits doivent profiter à tous, à commencer par les plus vulnérables. La vraie justice sociale, c’est bien la nature et le logement, pas l’un ou l’autre ».

Il aura fallu plus de six mois au gouvernement bruxellois pour se mettre d’accord sur un mécanisme de limitation de l’indexation des loyers. Six mois de blocage au sein de la majorité alors même que l’urgence à laquelle doit faire face un nombre croissant de ménages bruxellois devient intenable. Six mois pour finalement copier la mesure tout récemment adoptée par la Flandre et qui prévoit de limiter l’indexation des loyers pour les logements les moins performants énergétiquement. Il est donc prévu à Bruxelles, que les propriétaires d’un logement de PEB F ou G ne puissent plus indexer leur loyer, et que seul 50% de l’indexation soit autorisée dans les logements de PEB E. Le seul élément qui sauve un tant soit peu cette mesure, c’est que pour l’appliquer il faut que le bail soit enregistré (ce qui est déjà une obligation légale) et que le propriétaire ait réalisé un PEB du logement. Étant donné que la moitié des logements bruxellois ne disposent pas aujourd’hui d’un PEB, cela fait déjà autant de logements pour lesquels l’indexation est rendue impossible. Mais encore faut-il que le locataire soit au courant de ces conditions, et qu’il se donne les moyens de s’opposer à son propriétaire dans un rapport de force que l’on sait très inégal. Il faut savoir également que la mesure n’est valable que pour 12 mois et ne prévoit pas d’effet rétroactif, ce qui rend encore plus inacceptable le retard accumulé par le gouvernement sur ce dossier et l’inégalité de traitement avec les locataires ayant été indexés récemment à des taux avoisinants souvent les 10%. Il est urgent à présent de se mobiliser pour que ces 12 mois permettent la mise en œuvre de moyens plus structurels d’encadrement des loyers à Bruxelles.

La préférence tarifaire pour l’envoi postal des périodiques est menacée, alors que la concession conclue avec bpost est renégociée lors de ce conclave budgétaire. Une telle décision aurait des conséquences pour bon nombre d’associations actives en éducation permanente, dont IEB, éditrice du Bruxelles en mouvements.

Ce 30 septembre était inauguré en grande pompe le mastodonte carcéral de Haren. Les porteurs du projet se gardent bien de dire que le coût total pour les pouvoirs publics est plus de 2 milliards € sur 25 ans. Et ce, pour une prison inaccessible tant pour les travailleurs, les magistrats et avocats que pour les familles des détenus. Mais d’autres lorgnent déjà sur la possible récupération de terrains attractifs dans le haut de St-Gilles et Forest accueillant les prisons actuelles destinées à disparaître. Il faudra toutefois patienter car au nom de la lutte contre la surpopulation carcérale, le ministre de la Justice a décidé de continuer à utiliser partiellement la prison de Saint-Gilles jusque fin 2024. En fait, personne n’est bénéficiaire dans cette sombre histoire, si ce n’est le consortium privé à la manœuvre.

Enquêtes publiques

IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.

Début de l’été 2022, nous vous informions de la mise à l’enquête publique du 1er tronçon du futur « parc » de la Sennette dans le quartier Heyvaert à Cureghem. Le deuxième tronçon mis à l’enquête aujourd’hui concerne les rues de la Rosée, des Mégissiers et de la Bougie. L’idée de pouvoir traverser le quartier par les intérieurs d’îlot en suivant le tracé de l’ancien lit de la petite Senne est assez ancienne et est revenue à plusieurs reprises dans les différents contrats de quartier. Depuis, le contrat de rénovation urbaine (CRU5) est passé par là ainsi que le plan d’aménagement directeur (PAD Heyvaert) pour user de tous les leviers possibles (y compris l’expropriation de plusieurs parcelles) en vue de réaliser ce tracé. Une opération assez coûteuse en somme d’autant que les sols traversés sont pour la plupart pollués en raison du passé très industriel du quartier. Mais il est évident qu’en l’état le quartier manque sérieusement d’espaces verts et récréatifs. Reste à savoir si le tracé bénéficiera prioritairement aux habitants du quartier et ne s’accompagnera pas d’une montée des valeurs foncières.

Seconde mouture pas plus convaincante pour « les jardins du Kinsendael » qui vise l’urbanisation d’une première partie de la friche industrielle proche de la plaine du Bourdon. Un projet dont on peut difficilement appréhender l’ampleur et les conséquences suite au choix du demandeur de le réaliser en deux temps.

Les habitant·es mettent à disposition des lettres-type pour contester le projet sous sa forme actuelle à soumettre à la Région et à la Commune.

Initialement mis à l’enquête publique du 24/08 au 22/09, le réaménagement de l’avenue de Stalingrad est remis à l’enquête. Le projet vise à éviter un réaménagement à l’identique suite aux chantiers en cours pour la station de métro Toots Thielemans. Le réaménagement propose notamment une circulation automobile revue sur une voie unique centrale (à la place de l’actuelle allée Rosa Luxemburg), un élargissement des trottoirs, la création de deux pistes cyclables et la mise en place de nouvelles plantations (mais dans une proportion moindre qu’avant) d’essences diverses pour remplacer tous les platanes tronçonnés dès le premier jour du chantier actuel. Si d’un point de vue de mobilité, le réaménagement fait sens afin de limiter le trafic de transit amplifié par la piétonisation des boulevards du centre, on ne peut toutefois que regretter l’absence totale de réflexion sur les conséquences sociales de ce réaménagement dont l’objectif est aussi et avant tout de « renforcer l’attractivité » du quartier (pour les nouveaux habitants ? Les investisseurs ?) et de le « rendre vivant ».

Revue du web

Agenda

Ce week-end, 1200 activistes et 24 organisations ont répondu à l’appel de Code rouge en bloquant deux sites de TotalEnergies, 2 trains et 78 camions durant 24h. Cette entreprise, l’une des plus polluantes au monde, est l’une des principales responsables de la crise actuelle. Alors que le coût de l’énergie augmente pour la population, TotalEnergies fait des bénéfices records et verse 2,62 milliards de dividendes à ses actionnaires.

Le média Irruption a publié une vidéo de l’action.

À Bruxelles, 80 % des parents ont au moins une voiture, contre 49 % des ménages sans enfant. Le mode de déplacement choisi est largement fonction de la situation familiale. Et pourtant, les spécificités des déplacements des parents avec leurs enfants sont beaucoup trop peu abordées dans le débat public.

Avec d’autres associations, dont IEB, la Ligue des familles demande à ce qu’une commission délibérative soit mise en place sur le sujet au sein du parlement bruxellois. La proposition nécessite au minimum 1000 signatures de Bruxellois·es. Signez cette pétition pour faire avancer cette réflexion au parlement !

Emploi