Il y a 4 ans, en pleine pandémie covid, IEB écrivait un article sur les habitant.es de Cureghem confiné·e·s entre politiques sécuritaires et de rénovation. Trois ans plus tard, en pleine période de fête de fin d’années, IEB alertait sur les mesures liberticides adoptées par la commune d’Anderlecht à l’encontre de la jeunesse de Cureghem. Quelques mois plus tard, ces mêmes habitant.es et celles et ceux du Peterbos, se voient offrir toujours les mêmes réponses sécuritaires au nom du maintien de leur bien-être : des régimes d’exception appelés hot spot, des grilles qui clôturent la place Clemenceau, un secteur horeca sommé de fermer à 1h du matin et un ensemble de logements sociaux transformés en forteresse (une ordonnance de police interdit l’accès aux espaces publics du Peterbos à toute personne ne résidant pas dans le quartier, sauf dérogation professionnelle).
Cette dernière mesure est en place depuis le mois de mars de cette année. Visiblement, son efficacité est sujette à caution dès lors qu’elle n’a pas dissuadé les autorités d’organiser, trois mois après l’entrée en vigueur de cette mesure, une vaste opération de sécurisation au Peterbos : plus de 900 policiers déployés pour inspecter 271 logements, 411 personnes et 117 véhicules, des habitants sommés de devoir montrer patte blanche avec leur carte d’identité pour circuler. Nous nous interrogeons bien sûr sur la proportionnalité de ces mesures par rapport à l’objectif poursuivi, mais aussi sur leur efficacité. La seule chose avérée pour le moment est qu’elles produisent du stress, de l’insécurité d’existence, une diminution de la qualité de vie et essentiellement un déplacement, et non une disparition, des nuisances qu’elles ciblent.