Personne n’a pu échapper aux événements qui se sont déroulés ce week-end à Jette et à Molenbeek en marge de la finale de la Coupe de Belgique. Ils ont été largement relayés dans les médias avec une analyse qui va évoluer au fil de la compréhension de ce qui vient de se passer, bien au-delà des guéguerres entre supporters.
Ce qui frappe, c’est l’analyse première, celle qui se construit à chaud et qui est révélatrice d’un racisme ancré chez nombre de personnes, un racisme systémique construit sur des décennies de discours stigmatisant à l’égard de celles et ceux qui ne nous ressemblent pas. Quand quelque chose se déroule dans les quartiers populaires de Molenbeek et de Cureghem, le logiciel de pensée dominant se met en marche « ils ont bien dû le chercher quelque part ».
C’est pourquoi nous ne résistons pas à relayer ce courrier de Nordine Saïdi, habitant de Cureghem, qui dès le soir de ces tristes événements a pris sa plume (voir ci-dessous) : « on parle de violences, sans jamais qualifier l’attaque raciste d’un quartier populaire. On invisibilise les agressions fascistes, et on exhibe les réactions de défense comme si elles étaient le mal initial. ».
Les faits lui donnent raison : « Les deux suspects arrêtés judiciairement à la suite des faits de violences à caractère raciste commises par des hooligans brugeois en marge de la finale de la coupe de Belgique de football sont des Bruxellois, a confié lundi soir une source judiciaire à Belga : “À ce stade, aucun supporter brugeois n’a été arrêté judiciairement”, a-t-elle continué. »