Inter-Environnement Bruxelles
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Ce cher logement

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Les difficultés d’accès à un logement décent sont, avec la crise économique et surtout le manque d’emplois pour les personnes peu qualifiées, un des deux principaux facteurs qui conduisent à la précarité des personnes.

Le Foyer, comme facteur de stabilité et d’intégration est un rêve de plus en plus difficile à atteindre pour les ménages aux revenus les plus faibles. Cette tendance ne semble malheureusement pas vouloir s’inverser de si tôt. Dans un secteur du logement laissé pour sa grande majorité à un marché privé non régulé et où la production de logements publics, après des années de stagnation, est encore aujourd’hui largement trop faible, on voit effectivement mal comment les pouvoirs publics vont pouvoir garantir à tous ce fameux « Droit au Logement » inscrit dans la Constitution.

Pour répondre à ce défi, il y a bien sûr lieu d’activer toute une série de « petites mesures » qui permettraient d’améliorer la situation et le quotidien de nombreux ménages : lutte contre les logements vides, reconversion des immeubles de bureaux lorsque c’est possible, soutien du rôle des AIS et du Fonds du Logement, mise sur pied d’expériences pilotes, comme celles des occupations de bâtiments publics vacants et en attente de rénovation.

Mais ces « petites mesures » ne sont pas suffisantes pour briser la spirale de la crise du logement dans laquelle Bruxelles s’enlise depuis plus de vingt ans. Ce qu’il faut, c’est un changement plus radical de la politique du logement menée dans cette ville.

Pour Inter-Environnement Bruxelles, la solution passe d’une part, par une politique plus volontariste de production de logements publics exclusivement locatifs et destinés en priorité aux ménages à faibles revenus et, d’autre part, par la mise en place d’un système de régulation des prix sur le marché locatif privé.

C’était là le corps même des revendications que nous portions en mai dernier lors du « Marathon du logement », manifestation qui a rassemblé quelque 600 personnes dans les rues de Bruxelles. Nous aurons certainement l’occasion d’y revenir, que ce soit au travers de nos actions ou d’un prochain numéro du journal.

En attendant, d’autres formes de solidarité et d’autres formes d’habiter s’organisent, se vivent et s’expérimentent. Dans la foulée du dossier sur l’« Habitat léger et mobile » [1] sorti plus tôt cette année, nous prolongeons la réflexion sur ces expériences dans ce numéro, tout en pointant les travers de certaines législations actuelles qui, plutôt que d’encourager les alternatives, constituent autant d’entraves et d’embûches pour les ménages en quête d’un logement meilleur.

Thierry Kuyken


[1« Habitat léger et mobile », Habitat léger et mobile.