Ce numéro de Bruxelles en mouvements se penche sur la notion de bien commun, ou de communs (commons en anglais), en donnant la parole à nombre de « commoners » bruxellois développant des projets bien concrets dans cette ville qu’il s’agisse de la mise en commun des terres, de l’accès au logement, des logiciels informatiques, de penser autrement notre rapport à la culture et aux médias ou plus largement nos modes de gouvernement.
La notion de bien commun, ou de communs (commons en anglais ) fait florès aujourd’hui. Ces derniers temps, Bruxelles voit poindre de nombreuses initiatives et projets tels que le festival « Le Temps des communs », SelfCity, les États Généraux de l’eau à Bruxelles, Commons Josaphat ou les Community Land Trust (CLT), le projet Be Scoop, sans lister les nombreuses coopératives, etc., s’articulant tous, d’une façon ou d’une autre, autour du principe du commun. Est-ce un nouvel effet de mode pour bobos lassés du vert ? Où une tendance de fond qui s’installe entre le tout au marché et/ou le tout à l’État, reliant question sociale et question environnementale ? Est-ce une nouvelle manière de faire de la politique ou de créer de la prospérité ? Ce qui est sûr, c’est que le principe du commun s’oppose au principe de compétition et que face au droit de propriété il valorise les droits d’usage, à contre-courant de la doxa néo-libérale.
On ne compte plus les colloques et les publications d’essais ou d’articles scientifiques qui s’inscrivent dans la lignée de cette approche pragmatique « néo-institutionnelle » et qui s’oppose à la doxa néolibérale actuelle. Il est vrai que cette forme de gestion des ressources et de production de bien à reçu ses lettres de noblesse lors de l’octroi du prix Nobel d’économie à Elinor Ostrom en 2009 pour ses travaux sur la « Gouvernance des biens communs », c’est dire ! En fait, les communs, si c’est affaire de modernité pouvant utiliser les techniques les plus avancées (tel que le logiciel libre), c’est aussi affaire ancienne et de tradition, sauf qu’on l’a oublié.
Ce numéro de Bruxelles en mouvements explore ce thème peu commun en donnant la parole à nombre de « commoners » bruxellois développant des projets bien concrets dans cette ville, qu’il s’agisse de la mise en commun des terres, de l’accès au logement, des logiciels informatiques, de penser autrement notre rapport à la culture et aux médias ou plus largement nos modes de gouvernement.
Au travers de cet essai de décryptage seront explorées de façon critique des manières de faire et de penser pouvant donner un élan nouveau à l’action collective, à une gestion plus partagée des ressources et au renforcement de l’esprit coopératif par l’action. De quoi dépasser l’horizon bouché de notre monde, aujourd’hui à Bruxelles comme ailleurs.
Le journal peut être consulté en ligne ici : article 25372.