Le déploiement de la 5G, en cours en plusieurs endroits du monde, pose des questions environnementales, sanitaires, sociales, économiques et démocratiques, qui sont analysées dans le dernier Bruxelles en mouvements. Les responsables politiques porteront-ils un projet social et écologique suffisamment solide pour résister aux pressions idéologiques et financières des industriels des technologies de la télécommunication ? Le doute subsiste à la lecture de la Déclaration de politique générale du Gouvernement bruxellois qui fait vœu de tout bois pour que la Région attire sur son territoire investisseurs et talents capables de concrétiser « son ambition smartcity ».
À Bruxelles, le déploiement de la 5G nécessiterait un nouvel assouplissement de la norme de protection sanitaire contre les rayonnements électromagnétiques. Cette régression confirmerait la disqualification des méfaits sanitaires des champs électromagnétiques – pourtant observés depuis les années 1960 –, et le sacrifice d’une part croissante de la population recensée comme souffrant d’électrohypersensibilité (EHS).
Jusqu’à présent, les pouvoirs publics à Bruxelles, comme presque partout dans le monde, suivent le raisonnement de l’industrie qui plaide pour un assouplissement des normes au nom du « progrès », de « l’attractivité », de « la création d’emploi », et de la « croissance »…
Et aujourd’hui ? Les responsables politiques porteront-ils un projet social et écologique suffisamment solide pour résister aux pressions idéologiques et financières des industriels des technologies de la télécommunication ? Le doute subsiste à la lecture de la Déclaration de politique générale du Gouvernement bruxellois qui fait vœu de tout bois pour que la Région attire sur son territoire investisseurs et talents capables de concrétiser « son ambition smartcity ».
Demain, en couplant la 5G avec les nouvelles technologies de l’intelligence artificielle et de l’Internet des objets, l’industrie du numérique ambitionne de nous faire basculer dans le monde de l’hyper-connectivité permanente. Avec toute la gamme des objets connectés, le numérique ne se limite plus à un usage sur des écrans d’ordinateurs et des smartphones. Il s’étend désormais à l’ensemble des objets de notre quotidien.
Chaque espace-temps de nos vies, à la maison, en voiture ou au travail, constitue une opportunité de marché à saisir. l’expression même « objets connectés » semble d’ailleurs trop générique tant ce ne sont pas finalement des objets qui sont connectés mais des habitations, des routes, des villes, des usines, des corps humains et non humains…
Il est vraisemblable que tous les dispositifs de surveillance, de publicité ciblée et d’assistance virtuelle de la société de l’hyper-connectivité suscitent, dans un avenir proche, des oppositions de plus en plus virulentes. Les résistances aux compteurs communicants ont surpris les marchands du futur connecté. Cette lutte qui allie critique sociale et environnementale et critique des dernières innovations numériques, ne restera pas sans lendemain, du moins peut-on l’espérer.
- Contactez Stéphanie D’Haenens.
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Illustrations de Paul Mahoux.