Les syndicats du pays, en front commun, appellent à manifester, le mercredi 25 juin, contre la casse sociale programmée par la majorité fédérale. Il s’agit de se mobiliser pour défendre notre sécurité sociale, nos services publics, nos emplois, nos salaires, nos pensions… tous dans le viseur du gouvernement Arizona. Pour IEB, le besoin de résister à ces politiques austéritaires et autoritaires est une évidence, et nous serons présent·es, comme lors des journées d’action précédentes.
Mais il y a une autre dimension, au-delà de la mise à mal des protections sociales et des solidarités, qui en tant que fédération bruxelloise nous touche plus particulièrement. Nous vivons actuellement une attaque sans précédent contre Bruxelles et son autonomie régionale : depuis des mois, des menaces de tutelle plus ou moins ouvertes et directes sont brandies. Il s’agit d’imposer une trajectoire austéritaire à une Région qui n’en veut pas et dont la population en souffrirait particulièrement.
Pour les ténors de l’Arizona, il s’agirait de « redresser » une Région mal gérée et déficitaire. Rappelons donc que – si les diverses majorités régionales ont leur part de responsabilité, comme notamment dans le désastreux projet métro 3 (qui lui ne semble pas trop perturber nos redresseurs de budgets) – le déficit de la Région est avant tout dû au sous-financement structurel de la Région depuis sa création.
Rappelons aussi que Bruxelles a déjà été sous tutelle, pour ainsi dire, et ce pendant des décennies ! Avant la création de la Région en 1989, Bruxelles était gérée par le fédéral, et Bruxelles sans Région, c’était une ville cantonnée à sa simple fonction de capitale, gérée par et pour les navetteurs et les intérêts privés, sans le moindre égard pour ses habitant·es. Bruxelles sans autonomie, cela a donné la bruxellisation et l’urbanisme clandestin, la destruction du quartier Nord, des viaducs autoroutiers en pleine ville, l’aberrante cité administrative et bien d’autres méfaits.
Notre fédération fait partie de celles et ceux qui se sont battus durement afin que les Bruxellois·es aient leur mot à dire dans le devenir de leur ville. Or ce qui se dessine aujourd’hui, c’est une trajectoire diamétralement opposée à celle de la démocratie urbaine que nous défendons. La Région bruxelloise, bien qu’imparfaite, constitue un acquis démocratique fondamental pour ses habitant·es. Il nous incombe aujourd’hui de la défendre contre les attaques de ceux qui voudraient nous replonger dans une époque où les décisions se prenaient sans et contre les habitant·es de Bruxelles. Il nous faut plus de démocratie, plus directe, plus proche des habitant·es et de leurs besoins, pas moins.
C’est donc à partir de cette lecture, à la fois solidaire et bruxelloise, que nous appelons nos membres et sympathisant·es à rejoindre les mobilisations contre le gouvernement Arizona, tant qu’il le faudra, pour continuer à clamer que Bruxelles n’est pas en Arizona.
Rendez-vous le mercredi 25 juin à 10h à la gare du Nord !