Inter-Environnement Bruxelles
© IEB - 2021

Brèves d’ici et d’ailleurs

Mixité dans les quartiers, bail bruxellois, décolonisation de l’espace public, des multinationales pour la mégaprison, financement européen de la surveillance, initiative populaire à Berlin, maintien de la paix sociale,... et la Gazet van du Heyzel.

© Pierre Lecrenier - 2021

Brèves d’ici

La mixité, c’est surtout pour les [quartiers] pauvres

La mixité sociale est souvent posée comme une solution aux difficultés sociales rencontrées dans certains quartiers bruxellois. Cet article interroge ce postulat en questionnant les présupposés sur lesquels il repose et en montrant que les quartiers bruxellois sont presque tous mixtes. Enfin, alors que l’impératif de mixité s’impose surtout aux quartiers pauvres, cet article montre que la mixité sociale est similaire dans les quartiers les plus pauvres et les plus riches. La question de la mixité sociale est fortement mobilisée par les acteurs publics de la Région de Bruxelles-Capitale (RBC). De façon générale, la mixité sociale est perçue comme une réponse adéquate au défi des inégalités sociales croissantes au sein de la RBC. Dans le discours politique, l’absence supposée de mixité sociale entraine la nécessité de l’encourager, en particulier dans les écoles et dans les quartiers.

Les politiques territoriales favorisant la mixité sociale ne pourront avoir au mieux qu’un effet relativement modéré sur les dynamiques sociales dans les quartiers pauvres de Bruxelles. Si toutefois il existe un consensus politique pour favoriser la mixité sociale, elle ne pourra être mise en œuvre qu’à travers une politique très volontariste dans la mesure où une telle politique doit s’opposer à l’ensemble des mécanismes de ségrégation entre les groupes sociaux dans l’espace urbain, en particulier à travers le coût de l’immobilier. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics n’ont pas pris la voie de telles politiques, à travers par exemple la construction massive de logements sociaux dans les quartiers riches.

Source : http://inegalites.be/La-mixite-c-est-surtout-pour-les.

Le bail bruxellois : aucune avancée fondamentale en faveur des locataires

Le Parlement bruxellois a approuvé l’Ordonnance visant la régionalisation du bail. Le RBDH dénonce un texte nettement défavorable aux locataires – qui représentent pourtant 60 % des Bruxellois ! – et sans ambition face aux obstacles majeurs qui les empêchent d’accéder au logement et de s’y maintenir dans de bonnes conditions, tels que la cherté des loyers, la sécurité du logement ou la discrimination.

Dans une ville-région où les locataires représentent 60 % de la population, le marché locatif est particulièrement déséquilibré. Seuls 9 % des logements sont théoriquement payables pour la moitié de la population bruxelloise la plus pauvre. Conséquence : une « concurrence » forte entre locataires pour qui l’accès au logement est de plus en plus difficile et des bailleurs qui peuvent choisir leurs locataires, mais aussi les conditions dans lesquels leurs logements pourront être loués.

Source : www.rbdh-bbrow.be/spip.php ?article1826.

L’espace public belge, révélateur du déni colonial

La Belgique n’a plus de colonies depuis plus d’un demi-siècle. Mais l’esprit de la colonisation est inscrit dans la pierre à tous les coins de rue. Comme si la décolonisation n’avait pas encore atteint nos villes, que des « afro-descendants » ont décidé de décoder en organisant des visites guidées.

Oui, en Belgique, nous sommes capables de porter aux nues Nelson Mandela, héros anti-apartheid en l’inscrivant dans notre espace public. Mais nous sommes dans le même temps incapables de faire la même chose pour des gens qui ont lutté contre le système d’apartheid installé par la Belgique au Congo. Notre schizophrénie coloniale est visiblement loin de se terminer.

Source : www.revuepolitique.be/lespace-public-belge-revelateur-du-deni-colonial/.

L’AREHS appelle les électro-sensibles à se manifester

Les personnes électro-sensibles ou Électro Hyper Sensibles (EHS) qui sont devenues intolérantes aux ondes artificielles pulsées sont, en réalité, de plus en plus nombreuses de par le monde. À l’heure actuelle, l’handicap de ces personnes n’est pas reconnu par les autorités politiques et médicales. L’Association pour la Reconnaissance de l’Electro-Hyper-Sensibilité désire recueillir votre témoignage, via un formulaire disponible sur le site http://dobssite.wixsite.com/arehs/appel-aux-ehs.

Source : www.arehs.be.

Haren : 3 multinationales pour une mégaprison

Alors que les promoteurs de la mégaprison n’ont toujours donné aucune information précise sur la manière dont devrait être financé ce projet démesuré, une nouvelle étape est franchie. La Régie des bâtiments et trois multinationales interviennent dans les recours au Conseil d’État introduits par les citoyens, contre eux.

Les 3 multinationales ont des pratiques douteuses à plus d’un titre. Les signataires demandent aux députés de faire la lumière sur Cafasso et le financement de la mégaprison. L’État peut-il s’engager avec des multinationales qui ont prouvé leurs défaillances régulières comme Macquarie ? Quel contrôle parlementaire existe-t-il des activités de Denys NV qui dispose de larges contrats avec l’Arabie Saoudite alors que l’ONU a condamné ce pays pour ses exactions dans la guerre du Yémen ? Denys NV a-t-elle encore des activités commerciales avec les autorités du Yémen sur le pipeline LNG qui est au coeur de cette sale guerre ? Les députés peuvent-ils accepter qu’une structure comme PPP infrastructure Investment soit mise en place par Cafasso à Amsterdam alors que tout indique qu’il s’agit d’un dispositif d’évasion fiscale ?

Source : www.respire-asbl.be/spip.php ?article1077.

Et d’ailleurs

L’Europe finance largement l’industrie de la surveillance

Alors que l’Union européenne investit comme jamais dans la « sécurité », un rapport décrit l’influence des entreprises privées dans la définition de cette politique. Selon les auteurs, « la poursuite privée du profit a été confondue avec l’intérêt général du public, au prétexte d’une « sécurité » dont la démocratie paie le prix ».

Le programme de recherche de l’Union européenne en matière de « sécurité » est en fait piloté par les entreprises qui en sont les principales bénéficiaires. Les sociétés transnationales reçoivent en effet des millions d’euros de fonds publics, au titre de la recherche, pour développer des technologies de surveillance et d’espionnage de plus en plus intrusives, révèle un rapport de Statewatch et du Transnational Institute publié fin août 2017.

Source : https://reporterre.net/L-Europe-finance-largement-l-industrie-de-la-surveillance-des-citoyens.

Résister à la ville néolibérale ? L’initiative populaire à Berlin

Face à la crise des démocraties représentatives occidentales, la démocratie directe émerge comme une voie possible de régénération. À Berlin, les dispositifs de démocratie directe constituent un contre-pouvoir réel à la politique des représentants, qui contribue à structurer certaines controverses entre une partie de la société civile et les élus. C’est à la faveur d’une réforme « provenant du haut » que le dispositif de l’initiative populaire devient moins virtuel à partir de 2006, ce qui ne faisait pas présager de son appropriation par la société civile.

Pourtant, rapidement, les initiatives populaires se multiplient. Parmi celles-ci, la plupart ont pour but de contrer des politiques urbaines d’inspiration néolibérale alors conduites par le SPD dominant. Ainsi, trois procédures sont lancées, pour revenir sur la privatisation de l’eau en 2007, celle des transports en commun en 2011 et de l’énergie en 2012. En 2013, l’initiative « 100 % Tempelhofer Feld » oppose un veto au projet du Sénat de Berlin de construire des logements sur l’ancien champ de l’aéroport Tempelhof. En 2015, la Mietenvolksentscheid (« décision populaire relative aux loyers ») s’attaque à la politique du logement.

Source : http://www.metropolitiques.eu/Resister-a-la-ville-neoliberale-L.html.

Ce que l’on nous fait faire [pour maintenir la paix sociale]

Budget participatif, habitat participatif, démocratie participative où seuls participent les citoyens dont il n’y a rien à craindre du choix raisonnable de la couleur des pots de fleurs, concours d’occupation des friches remportés par des associations aussi inoffensives que peu actives, domestication des associations et des collectifs contestataires : la paix sociale a un prix, assez bon marché.

Jardins partagés, cafés associatifs, « squats » d’artistes, lieux d’expérimentations pluridisciplinaires, les communes branchées fourmillent de ces associations conviviales et décontractées adeptes de la positive attitude. Au lieu de cette friche où zonaient des SDF, les carrés bien nets des bacs à légumes bio. Au lieu de ce camp de Roms, de la pelouse, une estrade et une buvette, des spectacles engagés…

Source : https://blogs.mediapart.fr/juliette-keating/blog/240817/ce-que-lon-nous-fait-faire.

Gazet van du Heyzel
32 pages 10 × 27 cm impression riso / dessins Axel Claes
www.pttl.be.

Soutenez la distribution gratuite de la Gazet van du Heyzel en achetant la version Deluxe pour 15 euros (ou plus) écrire à : pttl@collectifs.net.