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Avenue de Vilvorde, quand le public spécule sur un autre acteur public

La Commission de concertation réunie ce 26 mars a remis un avis unanimement négatif sur la demande de la SNCB d’obtention d’un permis d’environnement pour poursuivre une activité de décharge sur un terrain avenue de Vilvorde (Schaerbeek-Formation). Une demande « anodine » qui témoigne d’une stratégie malsaine de spéculation foncière de la part d’un acteur public (la SNCB)... sur d’autres acteurs publics.

Avenue de Vilvorde, un « petit terrain ». Vous êtes peut-être passé à côté, vous n’y avez pas prêté attention. Et pour cause, Schaerbeek-Formation, cette immense « réserve foncière », a vu se succéder maints projets, mais tout semble gelé. Les terrains appartiennent, pour l’essentiel, à la SCNB et Infrabel mais la Région y développe néanmoins des projets cadrés par le Schéma Directeur adopté en 2014. Il s’agira de faire de Schaerbeek-Formation, une zone logistique multimodale (route, eau et rail).

En attendant, les négociations sur le foncier se font en chambre, discrètement. Discret aussi, le stockage qu’opérait la SNCB de terres et de cendres provenant notamment des travaux du RER sans les permis nécessaires, et ce, depuis plusieurs années. Cette dernière demandait la régularisation de cette état de fait et un permis d’environnement permettant d’exploiter encore ces terrains en « décharge » pour les neuf prochaines années. Citydev fit remarquer durant la Commission de concertation du 26 mars 2019 que cette activité contrevenait directement au développement de la zone logistique en projet. Et Bruxelles Environnement de constater que cette demande n’avait pas de sens dans la mesure où la Région souhaitait vivement pouvoir mettre un œuvre un projet cohérent pour la zone.

On pouvait s’y attendre, la demande de régularisation a obtenu un avis unanimement négatif de la Commission de concertation rassemblée ce 26 mars 2019.

Le traitement par la SNCB de « petit » terrain dans cette grande « réserve foncière » illustre surtout comment de privatisation, en régionalisation, une situation absurde se déploie : celle d’une société publique, qui spécule pour que d’autres sociétés publiques soient forcées de débourser plus d’argent pour acquérir un terrain. Car attendre 9 ans permettait sans doute à la SNCB de bénéficier d’une décharge pratique à proximité de voies de chemin de fer, mais surtout, cela permettait d’attendre sagement que les prix des terrains augmentent, en partie grâce aux développements déjà entamés ci et là, notamment par Citydev.