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Audience sur la prison de Haren : le bien-être des détenus pris en otage !

Jusqu’à présent les arguments échangés devant le Conseil d’État au sujet de la demande d’annulation des permis d’environnement et d’urbanisme étaient, pour l’essentiel, de nature procédurale. Mais la dernière audience du 25 juin 2019 se penchait enfin sur le fond. Enfin, parce qu’un débat de fond soucieux du bien être des détenus ne pouvait que conclure à la rénovation des anciennes prisons de Saint-Gilles et Forest en lieu et place de leur démolition et de la construction d’un mastodonte carcéral en plein champ. En effet, l’éloignement périurbain des prisons constitue une double peine pour les détenus et leur famille, un révélateur de la relégation spatiale des classes populaires en périphérie. Quant à la taille démesurée du projet, tout le monde s’accorde à dire, même les politiques responsables du projet, qu’une petite structure génère nettement moins de risque de récidive. Ironie amère dès lors d’entendre, à l’audience, le promoteur Cafasso plaider pour le bien être des détenus et donc le maintien des permis. Et d’autant plus amère que le Conseil d’État va avaliser les deux permis, malgré l’avis critique de l’auditrice. Le tribunal de première instance de Bruxelles dans son jugement du 9 janvier 2019 établissait pourtant que construire de nouvelles prisons, et notamment la méga-prison de Haren, ne permettrait pas de résoudre le problème de surpopulation carcérale. Ce n’est pas le bien être des détenus qui sort victorieux de ce plaidoyer mais bien la loi du plus fort, celle du marché.

Pour en savoir plus sur le projet de prison de Haren :

- Acheter le livre "Ni prison, ni béton"

- Lire notre dossier.

- Regarder le film : "Maxi prison de Haren : un petit projet entre potes"

- Contacter Claire Scohier.