Il y a deux semaines, les commerçants du Palais du Midi ont été invités à acter la fin du bail qui les lie à la Régie foncière de la Ville de Bruxelles – une résiliation motivée par les « impératifs techniques » relatifs à la construction du tunnel sous le bâtiment, et ce bien qu’aucun permis autorisant la démolition de celui-ci n’ait encore été délivré.
La convention de résiliation constitue la deuxième étape formelle de l’éviction des commerçants. Le 26 février 2024, ces derniers avaient déjà reçu une notification écrite indiquant que les baux prendraient fin suite à un préavis expirant en août 2025. Cette notification a été envoyée à peine 18 jours après que l’entreprise Denys ait proposé une piste pour éviter la démolition du Palais du Midi [1], et 5 jours après qu’un ingénieur en stabilité prétendait avoir « étudié trois autres solutions alternatives possibles » [2].
Pour les commerçants, c’est la douche froide, à plus qu’un titre. D’abord, évidemment, en raison de la perte irrémédiable de leur activité, dont on peine à imaginer qu’elle puisse un jour se réimplanter dans un quartier appelé à connaître encore une dizaine années de travaux [3]. Par ailleurs, l’étude de solutions alternatives à la démolition, défendue depuis l’année dernière par certains candidats aux élections communales [4], n’est pas encore rendue publique. Alors qu’on attendait en juin dernier la demande de permis pour la démolition du Palais du Midi, rien n’a encore été produit. Enfin, la convention de résiliation contient une clause qui leur semble abusive, à savoir la renonciation à toute réclamation ultérieure à l’encontre de la STIB, qui, en plus d’être un tiers à la relation contractuelle, ne dispose d’aucun droit réel sur le Palais du Midi.