Bruxelles en mouvements n°330, juin 2024.
Paraissant aux portes d’un été qui sera marqué par plusieurs méga-événements sportifs, le dernier numéro du Bruxelles en mouvements – SPORT – ausculte quelques effets délétères des JO de Paris sur la ville et ses habitant·es. Plus fondamentalement, il interroge, au fil de ses pages, des problématiques quotidiennes bruxelloises. Quel accès au sport, pour qui et où ? Et de quelles infrastructures Bruxelles a-t-elle besoin ?
Article d’ouverture, Grand écart sur le terrain (Maud Marsin), interroge les pratiques sportives et la manière dont elles dessinent l’espace public, à travers le prisme du genre. Le constat d’un règne masculin historique et persistant est malheureusement sans appel. L’article invite à dépasser cet état de fait en étant à l’écoute des premières concernées, les usagères, étape incontournable pour dessiner un espace public véritablement inclusif. Dans la continuité de cette interrogation délibérément genrée, Le foot féminin : évolution d’une pratique sportive, genre et autres rapports sociaux (Hannah Berns), questionne le football féminin, son histoire, son développement croissant mais néanmoins entravé. Quels rapports de force et quels pouvoirs imbriqués sont à l’œuvre ?
Toujours sur le terrain, Balle au Bempt : que gagnerait-on à y construire un stade ? (Cataline Sénéchal), analyse LA success story bruxelloise, celle de la Royale Union saint-gilloise, dont les capitaux internationaux et les rêves de grand stade de ses investisseurs ont jeté leur dévolu sur le Bempt, à Forest. La privatisation de ce terrain public soulève résistances et questions. Comme souvent, nos édiles semblent empressé·es à couper court au débat public, pourtant indispensable lorsqu’il s’agit de déterminer ce qu’il adviendra d’un bien commun.
C’est aussi de biens publics, des communs, et d’accès à ceux-ci, dont il est question dans Et moi je veux nager ! Eh bien, ça ne va pas être facile… (Chloé Deligne) Et pour cause, la dernière piscine publique bruxelloise a été construite il y a 36 ans, alors que la population, elle, a depuis crû de manière considérable. Et si l’offre privée est désormais importante, au point de dépasser l’offre publique, cela ne garantit en rien l’accès aux « joies de l’eau », surtout aux classes populaires.
Quittant Bruxelles, nous filons à Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques qui s’y dérouleront dès le 26 juillet. Les deux derniers articles de ce numéro JO de Paris : le grand nettoyage social (Stéphanie D’Haenens) – dont une interview de la journaliste Jade Lindgaard au sujet de son ouvrage paru aux Éditions Divergences, « Paris 2024. Une ville face à la violence olympique » –, analysent les effets délétères de la machine olympique, événement emblématique du capitalisme festif. Ces deux textes sont accompagnés d’une Carte des saccages des JOP 2024, insérée en double page centrale. Concoctée par des militant·es parisiens·nes, elle offre une vue d’ensemble sur cette fête qui est déjà finie avant d’avoir commencé. Du moins pour bon nombre d’habitant·es.
Tout aussi sportif dans la persévérance à résister à un projet calamiteux, l’édito de ce numéro clame haut et fort Le Métro 3 est mort, vive le Prémétro+, et renvoie les lecteur.ices vers une alternative ambitieuse et immensément moins coûteuse portée par la plateforme associative Avanti.