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La lettre d'IEB
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Semaine du 1er juillet 2020
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Inter-Environnement Bruxelles (IEB)
- Fédération de comités d'habitant·es.
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© Manu Scordia
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Bruxelles en mouvements
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Pour certains·e·s, le confinement aura été l’occasion d’interroger tout ou partie de ce qui faisait le « monde d’avant ». Appels, pétition, tribunes, embryons de programmes politiques : la suspension du temps a en effet permis à une partie de la population, voire des institutions, de jeter un regard plus ou moins critique sur nos sociétés – en plus d’offrir l’occasion de présenter sa dernière recette de tarte à l’abricot sur Instagram.
La dernière livraison de Bruxelles en mouvements n’aborde pas ces remises en cause ni ces expérimentations culinaires. Dans un format spécial, signe des conditions particulières de sa production, le numéro 306 se penche d’abord sur l’opportunité qu’aura représenté le confinement pour les tenants du « monde d’avant » : déploiement anti-démocratique d’une « 5G light », lancement d’un marché public relatif au métro 3 en l’absence d’étude d’incidences et de consultation, extension de Bruxelles-National, et poursuite d’enquêtes publiques annoncées dans un espace public fantomatique. Même les infirmier·e·s, aides-soignant·e·s, brancardier·e·s, ambulancier·e·s, pourtant subitement transfiguré·e·s en héro·ine·s, auront du avaler des couleuvres, comme en témoigne un texte du collectif Santé en lutte.
Mais pas que. Ce BEM offre la plume ou dédie un espace aux oublié·e·s du confinement : les locataires du privé et les sans-papiers, alors que l’habitat restait largement absent du débat public (si ce n’est sous la forme « restez chez vous »), ainsi que les habitant·e·s des quartiers populaires, confronté·e·s à des déploiements policiers d’envergure. Et aux victimes, aussi, dont un ket d’Anderlecht, fauché par une voiture de police banalisée. Adieu Adil.
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Position
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© biphop
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Pour compenser les pertes du secteur, près de 200 cafés bruxellois ont reçu l’autorisation d’étendre leurs terrasses sur l’espace public. À priori, la mesure semble mettre tout le monde d’accord : les travailleur·euse·s récupèrent leurs revenus, certains tenancier·e·s évitent la faillite et les bruxellois·e·s peuvent à nouveau entretenir leurs relations sociales. Mais la réalité est plus complexe et l’espace public est un territoire où les usages rentrent en concurrence et un arbitrage spécifique peut engendrer l’exclusion de certain·e·s. Sans avoir la prétention de trancher la question, ce texte envisage certains risques et tente de les illustrer.
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Extrait du BEM
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© Manu Scordia
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Depuis le 13 mars 2020, malgré le confinement, Inter-Environnement Bruxelles a continué son travail. Bien sûr, avec résignation et amertume, nous avons dû reporter nos assemblées associatives, nos conférences, nos rassemblements et nos actions de terrain… Nous nous sommes inquiété·e·s pour nos proches, malades ou potentiellement malades. Et nous avons compté les morts.
Nous aurions pu avoir l’impression, délicieuse, que, d’un coup, tout s’était arrêté. Que tout s’était ralenti, adouci, apaisé. Mais, depuis notre lucidité et esprit critique, notre corps de métier, nous avons l’intuition que ce confinement ne fut ni un point d’arrêt, ni une suspension temporelle, mais bien un déploiement, une mise sous les projecteurs, une exacerbation des iniquités sociales et une occasion de rogner une démocratie déjà maigrement participative et contributive.
Nous manquons de recul pour savoir si cette période inédite sera l’occasion de remettre en question les mécanismes qui accentuent la crise sociale, urbaine et environnementale. Certes, nous manquons de recul mais nous ne manquons ni d’exigences ni d’expériences… Et nous avons fait l’expérience à travers notre chair et celle de nos proches, d’un environnement moins pollué, mais au demeurant littéralement mortifère, à l’atmosphère suspicieuse, aux pratiques arbitraires et réalités inégalitaires. Nous exigeons donc que l’expérience des personnes affectées puisse former la base d’une refonte globale des orientations politiques à venir. Nous exigeons une société plus juste, plus équitable, une démocratie véritablement contributive, une société où justice environnementale, justice sociale et le droit à la ville coexistent réellement et non seulement ébauchés par de bonnes intentions.
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Enquêtes publiques
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IEB référence l’ensemble des enquêtes publiques des 19 communes bruxelloises, ainsi que des avis les concernant sur lafficherouge.ieb.be. Le site reprend les enquêtes en cours, et remonte jusqu’à 2003. Vous avez également la possibilité de recevoir, en vous créant un compte, chaque semaine par e-mail, les enquêtes publiques en cours, selon vos critères pré-établis.
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© Tram Bruxelles
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Alors que les bruxellois·e·s sont en vacances, une enquête publique - et pas n’importe laquelle - se dévoile : la démolition de l’ancien bâtiment de bureaux du garage Citroën, d’une partie de la toiture et du premier étage des ateliers.
Pourquoi avoir choisi ce moment si ce n’est pour cacher l’évènement du grand public ?
Quai de Willebroek 3-7 et Square Sainctelette 21- 22, Bruxelles. La commission de concertation aura lieu dans la salle « Cinédoc » de Brussels Expo, Palais 2 à 1020 Bruxelles.
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Enquête publique jusqu'au 13 juillet 2020.
Concertation le 28 juillet 2020.
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© Office Kersten Geers David Van Severen et Nicolas Firk et Architects
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Pour la quatrième fois et après avoir observé de multiples irrégularités, le projet porté par Triple Living et soutenu par la Région et la Commune de Molenbeek repasse à l’enquête publique. Une des dernières irrégularité que nous avions dénoncée (voir la note d’IEB) fut l’organisation par la Commune de Molenbeek d’une commission de concertation le 10 juin pour ce dossier et pour d’autres, alors que les enquêtes publiques étaient suspendues jusqu’au 15 juin et que l’arrêté qui ré-ouvre la voix à la relance des enquêtes publiques n’est pas encore publié. Notons qu’il s’agit d’un dossier qui concerne aussi la Ville de Bruxelles. Heureusement, cette dernière a choisi de respecter la loi et n’a pas procédé à l’affichage qui précède la commission de concertation. Encore mieux : la Ville de Bruxelles relance l’enquête publique pour une durée complète de 15 jours, ce que la Commune de Molenbeek avait refusé de faire. La commune de Molenbeek continue d’offrir des cadeaux aux gros promoteurs immobiliers. On se demande pourquoi.
Avenue du Port 12-14 à 1000 Bruxelles. Démolir un bâtiment de bureaux existant et construire un ensemble d’immeuble de logements, un hôtel, un équipement d’intérêt collectif, de bureaux, de commerces avec parking en sous-sol.
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Enquête publique jusqu'au 30 juin 2020.
Concertation le 7 juillet 2020.
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vendredi 3 juillet
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Distances sociales !
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20h
@ En ligne
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samedi 4 juillet
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Visite guidée : nouvelle vie des bureaux
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10h30
@ Angle rues Lebeau & Paille, Ville de Bruxelles
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Visite guidée « Les Abattoirs d’Anderlecht + Foodmet »
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11h
@ Abattoirs, Anderlecht
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Visite guidée : autour du Parvis Notre-Dame à Laeken
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14h
@ Parvis Notre-Dame, Laeken
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Musarder au coeur de Bruxelles
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14h30
@ Gare centrale, Ville de Bruxelles
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dimanche 5 juillet
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Visite guidée « Aegidium »
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10h
@ Aegidium, Saint-Gilles
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Art nouveau et Art Déco aux étangs d’Ixelles
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11h
@ Place Ste-Croix, Ixelles
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Manifestation de soutien aux étudiantes voilées
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15h
@ Mont des arts, Bruxelles
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mercredi 8 juillet
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En chantier ! Ça s’débat sur les travaux de l’avenue de Stalingrad
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20h
@ Rue Roger Vanderweyen 10, Bruxelles
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Appel à témoignages
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Le Collectif « Solidarité contre l’Exclusion » (CSCE asbl) réalise une étude sur l’exclusion par la pollution électromagnétique et recherche des personnes prêtes à témoigner de leur situation. Les témoignages recueillis seront, de préférence, oraux.
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Relais
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« La 5G victime de la théorie du complot et de la peur de l’innovation », « De nombreuses fake news circulent », sont des formules qu’ondes.brussels a régulièrement lu et entendu ces derniers mois dans les médias. On a, effectivement, vu des théories spéculatives se répandre comme traînée de poudre sur les réseaux sociaux en cette période de grand remous. Nous ne pouvons les cautionner. Mais ces mêmes mots - « fake news », « théorie du complot », « peur de l’innovation » - sont aussi régulièrement utilisés pour disqualifier par slogan des questionnements pertinents et des arguments fondés.
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Relais
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© Michel Discart
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Les habitant·e·s de la rue de Flandre ont reçu un prospectus de la Ville de Bruxelles leur annonçant une modification du réseau électrique, au prétexte « de voir le parcours d’ illuminations [de la rue de Flandre] de fin d’années amélioré, [...] un événement attendu tant par les locaux que par les visiteurs qui sillonnent, de plus en plus enthousiastes, les rues illuminées de la capitale. » Les locaux expriment, pour leur part, un ras-le-bol des nuisances déjà générées par le Marché de Noël et se sont adressé·e·s aux échevin·e·s concerné·e·s : « Un plus de "possibilités créatives en termes d’illuminations" pour les habitant·e·s de la rue de Flandre ne suscitera ni notre intérêt ni ne vous apportera nos suffrages. Nous suggérons au contraire d’exercer votre créativité dans le domaine de l’accès au logement, de la maîtrise des loyers, de l’accueil des migrants, de la dépollution de nos villes et bien d’autres sujets sur lesquels les citoyens ont soif de PARTICIPER. ». Les travaux sont annoncés du 29 juin au 10 juillet.
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